Le prince Albert II de Monaco a nommé Christophe Mirmand chef du gouvernement, a annoncé, jeudi 3 juillet, le palais princier, afin de retrouver une stabilité dans la principauté. Christophe Mirmand doit prendre ses fonctions le 21 juillet.
Cet énarque de 63 ans a été préfet des Alpes-Maritimes, de la Corse, de la région Bretagne et de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Depuis janvier, il était directeur de cabinet du ministre des outre-mer, Manuel Valls. « Sa grande expérience, son professionnalisme et sa rigueur constituent des atouts déterminants pour accompagner la principauté dans ses défis actuels et à venir », affirme le palais dans son communiqué.
Nommé par le prince, le chef du gouvernement, qui a le titre de ministre d’Etat, est traditionnellement une personnalité détachée par la France, chargée de conduire la politique et d’assurer l’administration du tout petit territoire méditerranéen de 38 000 habitants.
Après une succession d’anciens préfets aux profils plutôt gestionnaires, Albert II avait innové l’an dernier en choisissant Didier Guillaume, un ancien maire, président de conseil général, sénateur et ministre de l’agriculture (2018-2020).
Une bataille médiatico-judiciaire depuis plusieurs années à Monaco
Ce profil plus politique avait vite séduit à Monaco et après la mort prématurée de l’ancien ministre de l’agriculture en janvier, le prince avait mis cinq mois pour choisir Philippe Mettoux, conseiller d’Etat, directeur juridique de la SNCF et ancien collaborateur de Dominique de Villepin. Mais M. Mettoux, qui devait prendre ses fonctions le 4 juillet, a renoncé à la fin de juin en dénonçant dans un communiqué « des forces négatives et contraires déjà à l’œuvre pour faire perdurer les pratiques archaïques du passé ».
Cette rhétorique rappelait la bataille médiatico-judiciaire qui fait rage depuis plusieurs années à Monaco, impliquant d’anciens proches du prince désormais écartés et accusés de malversations, qui dénoncent en retour une mainmise du magnat de l’immobilier Patrice Pastor sur le Rocher.
Selon La Lettre et Le Canard Enchaîné, les obstacles sont en fait plutôt venus de l’Elysée, qui n’avait pas été informé au préalable du choix d’Albert II et qui a poussé pour qu’il change d’avis.