Ils s’en doutaient, et en ont maintenant la certitude : les Bleus devront s’imposer face à l’Ecosse s’ils veulent soulever le trophée du Tournoi des six nations. En tête du classement à l’aube de la dernière journée, le XV de France a, en effet, été doublé par l’Angleterre et l’Irlande samedi, vainqueurs respectivement du Pays de Galles (68-14) et de l’Italie (22-17) avec le bonus offensif. Le XV de la Rose prend ainsi la première place du classement avec 20 unités, un point devant l’Irlande et quatre devant la France. Mais pas besoin de sortir les calculatrices : un simple succès, même d’un point, permettra aux Bleus d’inscrire leur nom au palmarès de la compétition pour la première fois depuis 2022 – les Français disposant encore d’un large avantage au point average.
Les Anglais avaient le désavantage de jouer leur dernier match de la compétition loin de leurs bases. Mais ils ne se présentaient pas chez un cador. A Cardiff, ils affrontaient un XV du Poireau morose et défait lors de ses 16 derniers matchs. Malheureusement pour les locaux, la série s’est encore étendue samedi, et les supporteurs n’ont pas eu le loisir d’espérer longtemps qu’elle prenne fin. Loin de leurs plus belles heures, ils ont été balayés par des Anglais qui leur ont passé la bagatelle de dix essais.
Dès la dixième minute, ils avaient déjà marqué deux fois par le deuxième ligne Maro Itoje et l’ailier Tom Roebuck et l’affaire semblait presque entendue. Trois essais de plus avant la mi-temps, et il ne faisait guère plus de doute que la rencontre allait basculer du côté de l’Angleterre, malgré le doublé du centre gallois Ben Thomas.
L’Irlande laisse filer son titre
Comme le XV de la Rose, les Irlandais n’avaient plus leur destin entre les mains avant leur dernier match contre l’Italie, en grande partie à cause de leur déconvenue de la semaine précédente. En position de force et devant leur public de Dublin, les Irlandais ont pourtant été largement battus par les Bleus (27-42), leur abandonnant au passage la première place.
Cette lourde défaite était-elle encore dans les têtes irlandaises au moment du coup d’envoi de leur match à Rome ? Probablement. Car il a souvent été difficile de reconnaître le rouleau compresseur qui ne laissait aucune chance à ses adversaires lors des deux derniers Tournois des six nations. Complètement désorganisés, les Irlandais ont même concédé le premier essai de la rencontre inscrit par le Lyonnais Monty Ioane, le plus vif pour aller chercher un coup de pied du Toulonnais Paolo Garbisi.

Longtemps, les Italiens ont été dans le match. Mais comme souvent depuis son entrée dans la compétition en 2000, l’Italie a péché par ses imprécisions et sa discipline. Le troisième-ligne Michele Lamaro et le talonneur Giacomo Nicotera ont ainsi chacun reçu un carton jaune pour des fautes largement évitables, quand le troisième-ligne Ross Vintcent a même été définitivement exclu pour un choc à la tête avec un adversaire.
Sans impressionner, l’Irlande en a au moins profité pour se détacher au score grâce à Dan Sheehan, auteur d’un triplé en vingt minutes : une performance rarissime, surtout pour un talonneur. Pas de quoi pour autant assurer le gain du match, qui aurait même pu tourner en faveur des locaux après l’essai du demi de mêlée Stephen Varney à l’heure de jeu. Mais malgré les dernières relances de l’électrique ailier toulousain Ange Capuozzo, les Italiens ne sont jamais parvenus à combler entièrement leur retard.