« Jamais je n’aurais imaginé qu’on me fasse un procès pour avoir livré des médicaments à des patients dans l’impossibilité de se déplacer en pharmacie. » Talel Hakimi est un brin amer. Lorsqu’il a lancé Livmed’s en février 2020, avec Manon Renou-Chevalier et son ami d’enfance, Mehdi Matyja, l’ancien courtier en assurances ne s’attendait pas à recevoir « autant de baffes ». Encore moins à devenir l’ennemi à abattre d’une profession à laquelle il estimait, au contraire, apporter un service à même de faciliter le travail.
L’histoire avait pourtant bien commencé pour la jeune pousse niçoise. Arrivée au moment de la pandémie de Covid-19, celle qu’on présente à cette époque comme le « Deliveroo du médicament », et qui permet, grâce à sa flotte de coursiers, de se faire livrer en quelques clics ses traitements, suscite un accueil plutôt enthousiaste. L’azuréenne n’est alors pas seule sur ce nouveau marché. D’autres start-up, à l’instar de Pharmao, Phacil, Mymediks ou MonOrdo, ont également tenté l’aventure. Même La Poste s’est lancée sur le créneau, dès 2018, avec son offre Mes médicaments chez moi. Mais Livmed’s prend rapidement la lumière, enchaîne les levées de fonds – 2 millions d’euros en 2021, puis 5 millions d’euros en 2022, auprès notamment de l’armateur CMA CGM et du groupe pharmaceutique Sanofi –, étoffe vite la liste de ses pharmacies partenaires et rêve déjà à de futures livraisons par drone pour étendre son service.
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