L’Argentine a scellé un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un prêt de 20 milliards de dollars, qui permettra dès lundi la fin du contrôle des changes en vigueur depuis 2019 dans le pays, a annoncé vendredi 11 avril le ministre de l’économie Luis Caputo.
« Nous sommes parvenus à un nouvel accord avec le Fonds monétaire international », qui permettra « de recapitaliser la Banque centrale pour avoir une monnaie plus saine, et de continuer le processus de désinflation », a annoncé le ministre à la presse, ajoutant que le conseil d’administration du FMI était réuni ce vendredi pour valider l’accord.
Le peso argentin, actuellement à 1 097 pour un dollar au taux officiel, sera autorisé à flotter dans une bande d’entre 1 000 et 1 400 pesos pour un dollar, et la limite d’accès à 200 dollars par mois sera levée pour les Argentins, a annoncé simultanément la Banque centrale dans un communiqué.
Des 20 milliards de dollars du prêt, une facilité élargie de crédit du FMI, « 15 milliards constitueront des versements de libre disponibilité dès 2025 » a précisé la Banque centrale dans son communiqué. L’accord avec le FMI va permettre, « à partir de lundi, d’en finir avec le contrôle des changes, qui a fait tant de mal, et depuis sa mise en place en 2019 affecte le fonctionnement normal de l’économie », a ajouté M. Caputo

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« Exterminer l’inflation »
L’Argentine, troisième économie d’Amérique latine, à l’endettement chronique et à la position financière précaire du fait de maigres réserves de change, était dans l’attente fébrile de cet accord, pour lequel elle était en négociation depuis novembre. Cette injection d’argent frais est considérée comme cruciale par le gouvernement Milei pour reconstituer les réserves de change de la Banque centrale, pour sa stabilité monétaire, et « exterminer l’inflation » durablement, selon les mots de Javier Milei.
En mars, l’inflation argentine, communiquée vendredi, s’est établie à 3,7 %, un regain sensible par rapport aux six mois précédents. Mais qui ne dément pas une tendance lourde à la désinflation depuis plus d’un an. En interannuel, elle était fin mars à 55,9 % sur 12 mois, contre 211 % fin 2023, au début de la présidence Milei et des premières mesures choc d’austérité, une forte dévaluation du peso en tête.
Avec les liquidités du Fonds, le gouvernement espère une stabilisation financière et in fine, relancer l’économie, à ce jour la pièce manquante dans la stratégie Milei, après une année 2024 en récession (-1,8 %), essentiellement le contrecoup de l’austérité budgétaire drastique, à fort coût social, de sa première année de présidence.