Quand une écrivaine syrienne se fait la porte-parole des survivants de Gaza
Par Jean-Pierre Filiu
Samar Yazbek est aujourd’hui une des figures les plus en vue des lettres arabes. Son œuvre, entamée au début de ce siècle dans la Syrie de Bachar Al-Assad, a trouvé un nouveau souffle avec le soulèvement populaire contre une telle dictature héréditaire. Samar Yazbek documente dans Feux croisés (Buchet-Castel, 2012) les premiers mois d’une révolution syrienne qui se veut pacifiste et inclusive. Ses Portes du néant (Stock, 2016) sont en revanche une réflexion lucide sur le dévoiement de cette révolution, les surenchères miliciennes profitant aussi bien au régime qu’aux djihadistes. Mais Samar Yazbek n’abandonne pas la fiction et publie deux admirables romans, l’un situé dans une des banlieues insurgées de Damas (La Marcheuse, Stock, 2018), l’autre dans la montagne alaouite (La Demeure du vent, Stock, 2023), supposée, à tort, être un bastion de la dictature.









