L’armée israélienne a annoncé, dimanche 18 mai, de « vastes opérations terrestres dans le nord et le sud de la bande de Gaza », où au moins 50 Palestiniens, dont des enfants, ont été tués dans de nouveaux bombardements, selon les secours. Dans la nuit de samedi à dimanche, plus de 100 personnes sont mortes dans des frappes, d’après le ministère de la santé de la bande de Gaza, administrée par le Hamas.
Les bombardements ont visé des tentes de déplacés à Al-Mawassi et des habitations à Jabaliya, Al-Zawayda et Khan Younès, a rapporté Mahmoud Bassal, porte-parole de la défense civile palestinienne. A l’hôpital Nasser de Khan Younès, des corps couverts de draps blancs sur lesquels sont inscrits les noms des morts sont alignés à même le sol, selon des images de l’Agence France-Presse (AFP). A côté, des proches pleurent.
A Al-Mawassi, des Palestiniens ont tenté de récupérer ce qui restait de leurs effets après la destruction de leurs tentes. « Je n’étais pas là, raconte, en pleurs, Warda Al-Shaer. Tous les membres de ma famille sont morts. Il ne reste plus personne. Mes neveux sont morts avec leur père et leur mère. Ma mère est également morte. »
L’armée israélienne n’a pas commenté ces attaques.
Dans le nord de Gaza, « tous les hôpitaux publics sont désormais hors service », a affirmé le ministère de la santé. « L’occupation israélienne a intensifié son siège, avec des tirs nourris autour de l’hôpital indonésien [à Beit Lahya], empêchant l’arrivée des patients, du personnel médical et des fournitures médicales, ce qui a contraint l’hôpital à fermer », a-t-il ajouté.
Négociations indirectes à Doha
En fin d’après-midi, dimanche, l’armée israélienne a déclaré qu’un « projectile » tiré de Gaza était tombé « dans une zone dégagée » du sud d’Israël, à proximité du territoire palestinien, et qu’un autre avait été « intercepté ».
L’armée avait intensifié, samedi, son offensive à Gaza, visant, selon elle, à libérer les otages israéliens retenus par le Hamas et à défaire le mouvement islamiste palestinien, une escalade critiquée à l’international.
Entretemps, des négociations indirectes se tiennent à Doha pour un cessez-le-feu. Le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, s’est dit, dimanche, ouvert à un accord incluant la fin de l’offensive militaire. Il a cependant affirmé qu’un tel accord devrait inclure l’« exil » du Hamas et le « désarmement » de la bande de Gaza, des exigences jusqu’à présent rejetées publiquement par le mouvement palestinien. Le gouvernement israélien avait pourtant approuvé, au début du mois de mai, un plan pour « la conquête » du territoire palestinien et le déplacement de sa population, semblant alors écarter toute négociation.
Samedi, jour de l’annonce par l’armée israélienne de l’expansion de ses opérations, le Hamas a annoncé la reprise « sans condition préalable » des négociations indirectes avec Israël au Qatar, pays médiateur. Jusque-là, le Hamas s’est dit prêt à libérer tous les otages enlevés durant l’attaque du 7-Octobre dans le cadre d’un accord global mettant fin à la guerre, qui verrait notamment le retrait total israélien de Gaza et exclurait son désarmement.
« Ça suffit »
A l’étranger, les appels se sont multipliés pour mettre fin à la guerre. Il faut « arrêter le massacre à Gaza », a dit le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez. « Ça suffit », a lancé le chef de la diplomatie italienne, Antonio Tajani.
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Israël a repris, le 18 mars, ses bombardements, après le blocage des négociations pour prolonger une trêve qui a duré deux mois. Depuis le 2 mars, il bloque l’entrée de l’aide humanitaire, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza.
L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1 218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP, qui s’appuie sur des données officielles. Sur les 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, parmi lesquelles 34 ont été déclarées mortes par l’armée.
Les représailles israéliennes ont fait au moins 53 339 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les dernières données du ministère de la santé du territoire administré par le Hamas, jugées fiables par l’ONU.