Les députés ont adopté, jeudi 13 février, en première lecture la proposition de loi de Gabriel Attal visant à durcir la justice des mineurs. Le texte qui entend « restaurer l’autorité » de la justice à l’égard des « mineurs délinquants » et de « leurs parents » reprend une série de mesures annoncées au printemps par celui qui était alors premier ministre et qui préside le groupe Ensemble pour la République au Palais-Bourbon.
Le texte, qui acte la création d’une procédure de comparution immédiate, a été adopté par 125 voix contre 58. Le ministre de la justice, Gérald Darmanin, a apporté son soutien à cette proposition de loi. La gauche a, au contraire, fustigé un texte qui « court après l’extrême droite ».
Le texte se veut une réponse aux violences urbaines de l’été 2023 – après la mort du jeune Nahel, tué par un policier à Nanterre –, selon Gabriel Attal. L’ex-chef du gouvernement a évoqué un autre drame : le meurtre d’Elias, 14 ans, mortellement poignardé à Paris le 24 janvier à cause d’un téléphone portable. Dans cette affaire, deux mineurs (de 16 et 17 ans) ont été mis en examen. Les parents du garçon qui a trouvé la mort ont « salué » la proposition de loi, appelant, dans un communiqué, les pouvoirs publics à prendre « les mesures nécessaires garantissant la protection de tous avant qu’ils puissent être dénommés “victimes” ».
« Evidemment, ce texte n’a pas été rédigé ou déposé après ce drame, mais c’est un drame de plus. C’est un drame de trop », a déclaré Gabriel Attal au cours d’une brève intervention, mercredi , laissant le député (Renaissance) du Tarn Jean Terlier, rapporteur, défendre une proposition de loi au service « d’une justice plus réactive et mieux adaptée face à l’aggravation de la délinquance des mineurs ».