La grande salle du Théâtre national populaire de Villeurbanne (Rhône) semble partout investie par la jeunesse, vendredi 21 mars, alors que débute L’avenir nous le dira, création « pour orchestre mécanique et chœur d’enfants » coproduite par l’Opéra de Lyon et par l’Opéra national de Lorraine, qui l’accueillera à Nancy les 4 et 5 avril. Si les ados sont nombreux au sein du public, on en découvre aussi, en hauteur, près de l’avant-scène, qui, micro en mains, invitent l’auditoire à participer au jeu des charades. « Origine », « Commencement », « Début », sont les trois mots à trouver lors de ce court prologue qui donne bien le ton, enjoué, du spectacle à venir.
Le rideau se lève par à-coups, révélant au passage de drôles de machines. Des sortes de robots composites dont l’action s’inscrit autant dans la sphère sonore que dans l’espace visuel, à l’instar de celui qui associe un panneau lumineux (compte à rebours en chiffres rouges des soixante minutes à vivre ensemble) et un métronome pyramidal en bois (réglé sur le tempo d’un battement par seconde).
De gigantesques bâtons de pluie (avec boules de pétanque à l’intérieur), des plaques de tôle percutées mécaniquement, une sirène à air comprimé… tels sont les membres les plus prégnants de l’orchestre mécanique que Diana Soh (compositrice singapourienne de 40 ans) utilise dans des séquences de musique concrète qui rappellent un peu les Etudes de bruits réalisées en 1948 par Pierre Schaeffer (1910-1995) tandis que leur constitution de bric et de broc ainsi que leur mobilité spasmodique se réfèrent aux machines de Jean Tinguely (1925-1991).
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