Une étude publiée ce mercredi par l’Insee lève le voile sur le patrimoine des ménages.
Au total, 90,5% des ménages détenaient au moins un produit financier en 2024, selon l’Institut national de la statistique.
En 20 ans, la détention d’épargne logement a diminué, tandis que les ménages se sont plus tournés vers l’assurance-vie.
En 2024, 90,5% des ménages résidant en France en logement ordinaire détenaient du patrimoine financier. Selon une étude publiée ce mercredi 14 mai (nouvelle fenêtre) par l’Institut national de la statistique (Insee) portant sur la détention de patrimoine des ménages en 2024, les Français plébiscitent de plus en plus les livrets d’épargne (nouvelle fenêtre). Parmi les personnes détenant au moins un produit financier en 2024, 86,9% possédaient au moins un livret d’épargne, selon cette étude de l’Insee. Cette proportion est en hausse de 3 points par rapport à 2021, dans un contexte de « surcroît d’épargne » depuis la pandémie de Covid-19.
Livret A, LDD, LEP, livret jeune…
Il s’agit principalement (86,5%) de produits défiscalisés tels que le Livret A (78,1%), qui reste le placement préféré des Français, le Livret de développement durable et solidaire (LDDS, 39,7%), le Livret d’épargne populaire (LEP, 21,5%) ou le Livret jeune (9,8%). Seuls 7,5% des ménages possédaient des livrets fiscalisés, souligne l’Insee. Ces chiffres devraient animer les discussions politiques : un rapport d’information relatif à la rémunération de l’épargne populaire et des classes moyennes réalisé par le député François Jolivet (Horizons) et le député Jean-Philippe Tanguy (RN) dénonce ainsi la sous-utilisation du LEP, dont l’ouverture est soumise à des conditions de ressources, qui est pourtant « bien mieux rémunéré » que le Livret A. « Il est jugé que 40% des Français éligibles n’en disposent pas, alors qu’ils disposent d’un Livret A », a estimé ce mercredi le co-rapporteur François Jolivet, auditionné devant la commission des Finances de l’Assemblée.
Selon l’étude de l’Insee, la détention d’épargne retraite, qui permet de compléter les versements des régimes de retraite obligatoires, a quant à elle augmenté de 2,7 points à 19,1% entre 2021 et 2024, atteignant un point haut. « Cette hausse est probablement à relier à la création au 1er octobre 2019, par la loi Pacte, des plans d’épargne retraite (PER) individuels (que chacun peut souscrire auprès d’un établissement financier), d’entreprise collectifs et d’entreprise obligatoires (proposés par les employeurs) », explique l’Insee.
Davantage d’assurance-vie
L’an dernier, les ménages étaient aussi 41,7% à détenir une assurance-vie, un placement de plus en plus plébiscité par les Français (+15,8 points par rapport à 2004). Ce choix semble se faire au détriment de l’épargne logement (27%, -13,9 points par rapport à 2004). L’épargne salariale représentait quant à elle 15,6% et les valeurs mobilières (actions ou obligations) 17,4%.
Par ailleurs, 61,2% des ménages détiennent du patrimoine immobilier, une part relativement stable. Pour la plupart des ménages, il s’agit de leur résidence principale (57,2%). La détention de patrimoine professionnel, moins fréquente (15,3% des ménages), est souvent liée à une activité d’indépendant. En outre, 46,5% des ménages avaient un emprunt en cours en 2024, essentiellement à titre privé pour un bien immobilier ou un prêt à la consommation.