Le Bayern Munich n’aura pas abandonné son trône trop longtemps. Après avoir été privé, en 2024, d’un douzième titre de champion d’Allemagne de football d’affilée par le Bayer Leverkusen, le Rekordmeister est assuré de terminer la saison de Bundesliga à la première place du classement, en dépit de son match nul spectaculaire, samedi 3 mai, sur le terrain de Leipzig (3-3). Alors qu’il reste encore deux rencontres de championnat à disputer, le club munichois ne peut mathématiquement plus être rejoint par son rival, après le match nul (2-2) des hommes de Xabi Alonso, dimanche, à Fribourg.
Rétablir cette domination nationale était un objectif « extrêmement important » pour les Bavarois, avait insisté, ces derniers jours, l’arrière droit Josip Stanisic. Et ce dernier d’ajouter : « C’est le titre le plus noble, car il faut le gagner sur 34 journées. » De quoi se consoler, deux semaines après l’élimination du Bayern en quarts de finale de la Ligue des champions par l’Inter Milan (1-2 à l’aller, 2-2 au retour).
Le Bayern aurait pu célébrer le 34e sacre de son histoire en championnat – le 84e toutes compétitions confondues – devant son public, samedi 26 avril, après sa victoire contre Mayence (3-0). Mais il fallait, dans le même temps, que Leverkusen ne l’emporte pas face à Augsbourg, ce qui n’a pas été le cas (2-0). L’Allianz Arena devra donc attendre la réception du Borussia M’Gladbach, samedi 10 mai, pour fêter ses héros.
Ce titre est aussi une belle manière, pour l’un des joueurs les plus emblématiques du club, Thomas Müller, d’achever son aventure avec le Bayern, dont il avait rejoint le centre de formation à l’âge de 10 ans, à l’été 2000. Le milieu de terrain avait annoncé, dans une lettre aux supporteurs diffusée sur les réseaux sociaux, le 5 avril, que son contrat actuel, qui arrive à échéance en juin, ne serait pas renouvelé.
Il s’est offert, à 35 ans, un nouveau trophée pour son 501e match en Bundesliga sous les couleurs bavaroises. Tout un symbole. Dans l’histoire du championnat allemand, seuls trois autres hommes ont dépassé cette marque sous le maillot d’une même équipe : Charly Körbel (602 matchs pour l’Eintracht Francfort, 1972-1991), Manfred Kaltz (581 matchs pour le Hambourg SV, 1971-1989, puis 1990-1991) et Michael Lameck (518 matchs pour le VfL Bochum, 1972-1988).
« Exemplaire à tous les niveaux »
Cependant, c’est l’attaquant Harry Kane, 31 ans, qui suscite l’attention. Suspendu après avoir reçu son cinquième carton jaune de la saison 2024-2025, le 26 avril contre Mayence, le capitaine de la sélection anglaise connaît son tout premier sacre. Car s’il est, depuis des années, considéré comme l’un des meilleurs du monde à son poste, le Britannique n’avait jusque-là remporté aucun trophée en carrière, après quinze saisons chez les professionnels. Désigné sept fois joueur du mois en Premier League, trois fois meilleur buteur du championnat anglais, et une fois de la Bundesliga, l’ex-joueur de Tottenham (435 matchs disputés, 280 buts), arrivé dans le vestiaire bavarois à l’été 2023, était passé à plusieurs reprises tout proche d’inscrire une première ligne à son palmarès collectif… sans succès.
« Ce titre de champion, personne ne le mériterait plus que [lui], estime Uli Hoeness, le président d’honneur du Bayern. Pendant ces deux saisons, il a été exemplaire à tous les niveaux : il marque un nombre incroyable de buts [80 buts en 89 matchs toutes compétitions confondues], il travaille pour l’équipe. » L’intéressé avait d’ailleurs fait part, ces dernières semaines, de l’importance que revêtait pour lui le fait de mettre fin à cette disette : « Il y a des gens qui ne parlent que du fait que je n’ai pas encore gagné de titre. Ce serait bien de les faire taire une bonne fois pour toutes. » C’est désormais chose faite.
