Un air frisquet flotte sur la Méditerranée. Plus précisément entre les rivages français et algérien. La glaciation des relations entre les deux destinations a bloqué net le commerce céréalier. Les bateaux restent à quai. Le blé français est snobé par Alger. La brouille entre les deux pays est un vrai sac d’embrouilles pour l’économie.
Pourtant, il n’y a pas si longtemps, le voisin méditerranéen était le lieu de prédilection des exportations des grains d’or tricolore. Arthur Portier, analyste du cabinet Argus Media France (ex-Agritel), évoque un temps où « les meuniers algériens écrasaient plus de blé français que leurs homologues en France ». Plus récemment, en 2017, il estime que 53 % des volumes de blé de l’Hexagone, écoulés hors de l’Union européenne, partaient en Algérie. Ce taux est passé à 18 % au cours des années 2023 et 2024.
Et pour la campagne qui a débuté à la moisson 2024 ? Encéphalogramme plat. « Il n’y a pas d’exportation vers l’Algérie pour le moment », constate Benoît Piétrement, président du conseil spécialisé dans les grandes cultures de FranceAgriMer.
Il vous reste 59.84% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.