Elle est moins emblématique que l’ornithorynque, moins à la mode que le capybara, moins vénérée des gourmets que sa lointaine cousine la langouste. Mais, au palmarès des animaux les plus stupéfiants, la crevette-mante mérite une place à part. D’abord, parce que son nom est un terrible piège. Contrairement à l’hippopotame nain qui est bien un hippopotame de petite taille ou au poisson-chat, qui, faute de miauler, appartient bien à la classe des poissons, la crevette-mante n’est ni une crevette ni une mante. Mais, comme son apparence évoque la première quand ses deux pattes avant rappellent la seconde, les humains, dans à peu près toutes les langues, ont opté pour cette appellation facile.
Cruelle injustice car, en matière de pattes, la crevette-mante laisse la « religieuse » loin derrière. Bien peu d’animaux disposent d’une arme aussi destructrice. Des armes, en vérité. Dans cette petite famille, certaines espèces amatrices de poissons arborent des harpons. D’autres, qui goûtent plutôt les coquillages, des massues avec lesquelles elles éclatent à peu près toutes les coquilles. Les scientifiques, qui se passionnent pour la bestiole, ont flashé le coup à 108 kilomètres à l’heure.
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