LETTRE DE PHNOM PENH
Ainsi vont les retours, à foison, des sculptures khmères pillées dans les temples d’Angkor, notamment sous le régime khmer rouge (1975-1979) et jusqu’aux années 1990, lorsque l’Etat cambodgien renaît sous l’égide des Nations unies (ONU). A Phnom Penh, le Musée national du Cambodge déborde de ces œuvres restituées au point que la France finance une étude pour aménager de nouvelles salles à l’Université royale des beaux-arts voisine.
Parmi les derniers trésors localisés, un buste de femme à quatre bras, sans doute une divinité hindoue caractéristique de l’art khmer d’Angkor jusqu’au XIIe siècle. « Nous avons été informés de sa présence dans une maison de vente aux Etats-Unis. En janvier, les autorités américaines sont intervenues et ont récupéré l’objet », confie Huot Samnang, directeur des antiquités du ministère de la culture cambodgien. La statue sera remise à l’ambassadeur du Cambodge fin mars avant son rapatriement. « Chaque pièce est essentielle, ces sculptures renferment l’âme de nos ancêtres », insiste l’expert.
On peut déjà admirer dans le musée national aux allures de temple quelques-unes des quatorze sculptures de grès et de bronze qui sont revenues du Metropolitan Museum of Art de New York (le Met) en 2024, dont plusieurs pièces majeures dérobées au Koh Ker, une éphémère capitale au Xe siècle située à 80 kilomètres d’Angkor et seulement inscrite en 2023 au Patrimoine de l’Unesco.
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