Milan est une ville de caractère. Dans la capitale italienne du design et de la pub, on s’exprime sur les murs et les épidermes, sur les gradins des stades et les devantures des magasins, sur les produits et leurs réclames – voire à même le macadam : graffitis, tatouages, banderoles, enseignes, panneaux de publicité ou de signalisation y sont particulièrement soignés, à défaut d’être toujours beaux. Vous en doutez ? Jetez une oreille au dénommé Tananai, Alberto Cotta Ramusino à l’état civil.
Comme la plupart des Lombards, ce chanteur de 29 ans, dont la tournée passe lundi 28 avril par La Machine du Moulin Rouge, à Paris, a succombé à l’empire des signes. Sur scène, il arbore la même combinaison de coureur automobile que sur la pochette de son troisième album, Calmocobra (2024) : les typographies des sponsors, qui s’enchevêtrent dans un tourbillon sémiotique, donnent un aperçu de l’expressivité profuse et puissante du bonhomme. Ses bras aussi, qu’il a remis aux bons soins d’un ami tatoueur : « Je l’ai laissé gribouiller à sa guise, confie Tananai (“petite peste”, en dialecte lombard, soit le surnom affectueux dont l’affublait son grand-père). Plutôt que d’imposer mes idées, j’ai tendance à suivre celles des personnes que j’estime. »
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