Critiqué par une partie des responsables politiques après avoir dit, lors du congrès des maires de France, qu’il fallait « accepter de perdre ses enfants » face à l’éventualité d’une guerre avec la Russie, le chef d’état-major des armées, Fabien Mandon, a justifié ses propos, samedi 22 novembre.
« Je mesure à quel point certains ont pu être inquiétés », a déclaré le général dans l’émission « C à vous » sur France 5. Mais « le rôle de cette intervention » était « d’alerter et de se préparer », a-t-il expliqué, car « le contexte se dégrade rapidement » et « il me paraissait important de partager avec les maires ce constat ».
Mardi, devant le congrès des maires de France, le général – dans la lignée des discours tout aussi alarmistes de ses homologues européens –, avait jugé nécessaire que le pays restaure sa « force d’âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l’on est » et soit prêt à « accepter de perdre ses enfants », dans un contexte international de plus en plus tendu.
Jean-Luc Mélenchon, le dirigeant de La France insoumise, avait immédiatement exprimé son « désaccord total » après le discours prononcé par M. Mandon. « Ce n’est pas à lui d’aller inviter les maires ni qui que ce soit à des préparations guerrières décidées par personne », a-t-il dénoncé sur X.
Une phrase sortie « de son contexte pour faire peur », estime Emmanuel Macron
« C’est NON ! 51 000 monuments aux morts dans nos communes, ce n’est pas assez ? Oui à la défense nationale, mais non aux discours va-t-en guerre insupportables ! », avait, de son côté, tonné le patron du Parti communiste français, Fabien Roussel. Du côté du Rassemblement national,pour le vice-président de l’Assemblée nationale, Sébastien Chenu, le général Fabien Mandon n’avait pas « la légitimité » pour tenir ces propos et il a dénoncé « une faute » de sa part.
Le chef d’état-major des armées a reçu le soutien du président de la République samedi. En déplacement à Johannesbourg pour le sommet du G20. « Il a toute ma confiance (…) Je vois assez bien de quoi il peut s’agir, sortir une phrase et la sortir de son contexte pour faire peur », a estimé Emmanuel Macron. Jeudi, la ministre des armées, Catherine Vautrin, avait aussi regretté sur X que les propos du général aient été « sortis de leur contexte à des fins politiciennes ». Pour la ministre, ceux-ci « relèvent du langage militaire d’un chef qui, chaque jour, sait que de jeunes soldats risquent leur vie pour la Nation ».
Au cours de deux auditions, devant les commissions de la défense de l’Assemblée nationale et du Sénat, le 22 octobre et le 5 novembre, le général Fabien Mandon avait déjà eu des propos alarmant sur fond de menace russe. « La Russie ne peut pas nous faire peur, si on a envie de se défendre », avait-il déclaré aux députés, alertant sur le fait qu’elle pourrait être prête à agresser l’OTAN « dans trois ou quatre ans ».










