- Près de Pithiviers, dans le Loiret, un garçon de 9 ans a été mordu à mort samedi par le chien de la famille, un rottweiler d’une soixantaine de kilos avec qui il avait été laissé seul.
- Un drame rarissime : seulement une trentaine de personnes sont décédées après des morsures de chien au cours des 20 dernières années.
- Les propriétaires de ce type de canidés sont soumis à des règles strictes.
Suivez la couverture complète
Animaux de compagnie
Un geste discret mais plein d’attention. Une riveraine est venue déposer quelques fleurs devant la maison de la commune d’Escrennes, dans le Loiret, où un drame s’est noué samedi 2 août : un jeune garçon de 9 ans a été tué, attaqué par le chien de la famille (nouvelle fenêtre). Son père, parti faire une course, l’avait laissé seul avec l’animal, un rottweiler d’une soixantaine de kilos. Alerté par les cris de l’enfant, un voisin l’a prévenu par téléphone, l’homme est vite rentré à son domicile mais il était déjà trop tard.
« Quand il est arrivé en urgence, malheureusement, son fils s’était couché face contre terre. Le chien était très agressif, essayait de s’en prendre à l’enfant. Le père a porté deux coups de couteau à l’animal pour l’écarter »
, explique Emmanuel Delorme, procureur de la République adjoint d’Orléans, dans le reportage du 20H de TF1 en tête d’article. Le jeune garçon avait été mordu au cou, au visage et à la tête, et malgré l’intervention du Samu, il est décédé sur place.
Les propriétaires soumis à des règles strictes
Quant au chien, les gendarmes ont été obligés d’utiliser un pistolet à impulsion électrique pour l’immobiliser. L’animal a ensuite été euthanasié quelques heures plus tard. Pourquoi s’en est-il pris à la victime (nouvelle fenêtre) ? Pour un voisin de la famille, également propriétaire d’un chien, l’enfant n’aurait jamais dû rester seul avec le canidé. « Je viens d’avoir un enfant qui a deux semaines. En aucun cas, je ne le laisse tout seul avec le chien, ce qui a été le cas pour le propriétaire de ce chien-là »
, constate le jeune homme.
Le rottweiler appartient aux races de chien de catégorie 2, aussi appelé « chien de défense »
, et son propriétaire est soumis à des obligations légales précises (nouvelle fenêtre) : un permis de détention est nécessaire. « Pour adopter un chien comme le rottweiler, il faut passer un certificat, un stage. Il faut ensuite aller déclarer à la mairie qu’on possède cette race »
, explique Daphnée Dunoguies, éducatrice et comportementaliste canin. « Plus tard, on retourne chez le vétérinaire pour faire évaluer le chien physiquement et mentalement, (voir) s’il est apte et s’il est équilibré »
, poursuit-elle.
Le permis est en effet délivré en mairie à plusieurs conditions : présenter une attestation d’aptitude, une évaluation comportementale pour le chien entre ses 8 mois et 1 an, et différents documents liés à la santé de l’animal et à son identification, détaille le site du ministère de l’Agriculture (nouvelle fenêtre).
L’enquête est lancée, des analyses pratiquées sur le corps du chien
Si ces obligations ne sont pas respectées, le propriétaire peut s’exposer à de lourdes sanctions. L’absence de permis de détention pour un chien dit « dangereux »
est puni de trois mois de prison et de 3.750 euros d’amende, à quoi s’ajoute une interdiction temporaire ou définitive d’avoir un animal. Par ailleurs, les sorties du chien sont encadrées : par exemple, un chien de catégorie 2 ne peut être promené dans les lieux publics (nouvelle fenêtre) que s’il est muselé et tenu en laisse par une personne majeure.
Ce type d’accident mortel reste toutefois rarissime en France : moins de deux personnes par an décèdent après l’attaque d’un chien. Dans le cas du drame du Loiret, l’enquête ouverte pour homicide involontaire devra déterminer la responsabilité du père. Des analyses sont en cours pour tenter d’expliquer le comportement agressif de l’animal et vérifier s’il était atteint ou non de la rage, une maladie contre laquelle la vaccination est obligatoire pour les chiens de catégorie 2.
