La politique fait parfois des détours pour le moins inattendus. Ainsi Rachadi Saindou, l’ancien président de la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou, sur l’île de Mayotte, aurait entre ses mains le destin national de Marine Le Pen. C’est en tout cas ce dont aimeraient se persuader les avocats de l’ex-présidente du Rassemblement national, contre laquelle, le parquet de Paris a requis, dans l’affaire des attachés parlementaires européens, deux ans de prison ferme, 300 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire, c’est-à-dire immédiate.
Hasard du calendrier, trois jours avant le jugement du 31 mars du tribunal de Paris, le Conseil constitutionnel, dorénavant présidé par Richard Ferrand, doit rendre une décision sur une question prioritaire de constitutionnalité, déposée par l’élu mahorais, sur cette fameuse exécution provisoire d’une peine d’inéligibilité. Autant dire que mardi 18 mars, jour de l’audience, flottait dans la salle du Conseil constitutionnel, une ambiance chargée d’électricité. Plusieurs journalistes politiques avaient fait spécialement le déplacement, espérant lire dans les réactions des neuf sages de la rue de Montpensier, d’éventuels indices sur le sort à venir de la très probable candidate du Rassemblement national à la présidentielle de 2027.
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