La généralisation de la voiture individuelle fut un progrès majeur du XXe siècle. Hors des hypercentres, elle est indispensable pour accéder aux formations, aux soins, à l’emploi, sans parler des loisirs ou des liens sociaux et familiaux.
Abaisser le coût du déplacement en voiture individuelle est une telle panacée que cela devrait constituer un objectif public prioritaire. Pourtant, depuis quelque temps, c’est l’inverse qui semble poursuivi, avec des taxes toujours plus lourdes sur le carburant et, surtout, l’interdiction de la vente des voitures thermiques programmée pour 2035.
Cette interdiction réduira drastiquement le « pouvoir d’achat automobile ». Jean Fourastié (1907-1990) a constitué une série de prix de la voiture française la moins chère, divisée ensuite par le salaire de l’époque d’un employé non qualifié : en 1920, la Renault Torpédo se vendait l’équivalent de 4,4 années de salaire. Les forts gains de productivité du secteur permirent d’augmenter rapidement le pouvoir d’achat automobile. En 1930, la Peugeot 5 CV devient la plus accessible, avec un prix abaissé à 2,5 années de salaire. En 1939, il tombe à 17 mois, mais la voiture reste encore inabordable pour la majorité de la population.
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