Pas moins de cinq ministres étaient réunis, lundi 18 novembre, à Copenhague, pour présenter l’accord, qualifié d’« historique », qui doit donner un coup d’accélérateur à la transition écologique du secteur agricole, chez un des principaux exportateurs de viande et de lait d’Europe. Le texte prévoit notamment de réduire les émissions du Danemark de 1,8 à 2,6 millions de tonnes d’équivalent CO2 d’ici à 2030 (soit 55 % à 60 % par rapport à 1990), grâce à la mise en place d’une taxe carbone sur l’élevage et au reboisement de 250 000 hectares, tout en limitant les fuites d’azote vers les cours d’eau.
Cet accord est d’autant plus remarquable, dans le contexte actuel de mobilisation des agriculteurs en France et d’une COP29 en pleine déroute à Bakou, qu’il dispose du soutien des organisations agricoles. « Lorsque l’on voit des pneus de tracteurs brûler dans les capitales et des militants pour le climat collés aux autoroutes dans toute l’Europe, on se réjouit d’être dans un pays où les différentes parties sont capables de s’entendre », n’a pu s’empêcher de se féliciter le chef de la diplomatie danoise, Lars Lokke Rasmusseen, depuis Bruxelles, où il participait à une réunion du conseil des affaires étrangères.
La première ministre sociale-démocrate, Mette Frederiksen, a salué pour sa part « un des contrats de génération les plus forts depuis des années ». Porté par sept des principaux partis au Parlement, le texte reprend largement les termes du compromis, né des négociations dites « tripartites vertes », menées au printemps par la coalition gouvernementale, avec les syndicats d’agriculteurs et de l’industrie agroalimentaire, ainsi que l’Association danoise de protection de la nature.
Le modèle retenu pour la taxe carbone est celui qui avait reçu l’appui des organisations agricoles : moins ambitieux que ce que proposait au départ un groupe d’experts, il prévoit néanmoins de taxer les agriculteurs à hauteur de 300 couronnes danoises (40 euros) par tonne de CO2 à partir de 2030, puis 750 couronnes en 2035. Les éleveurs pourront cependant bénéficier d’une déduction fiscale, portant le coût réel de la tonne de CO2 à 120 couronnes les premières années, puis 300 couronnes à partir de 2035.
Améliorer la qualité de l’eau
Les agriculteurs qui investissent dans des technologies permettant de réduire les émissions seront compensés à hauteur de la taxe. Les autres pourront bénéficier d’une aide à la transition, provenant d’un fonds, en partie alimenté par le produit de la taxe. L’accord prévoit d’allouer 43 milliards de couronnes (environ 5,8 milliards d’euros) à la transition du secteur agricole d’ici 2045.
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