Un bruit de bottes monte dans le débat sur les retraites. Alors que les syndicats et le patronat se sont réunis, jeudi 6 mars, pour la deuxième fois dans le cadre d’une négociation sur notre système par répartition, des voix s’élèvent pour que la réflexion des partenaires sociaux prenne en considération l’effort budgétaire accru que l’exécutif veut réaliser pour réarmer la France. L’une des idées remises en avant, notamment par des personnalités politiques et des économistes, consisterait à augmenter la proportion d’individus en emploi – ce qui peut passer, entre autres, par un allongement de la durée des carrières professionnelles. Une perspective inacceptable pour les organisations de salariés, qui réclament l’évolution inverse – avec un âge d’ouverture des droits à la pension ramené de 64 à 63 ou 62 ans. « On a un contexte qui va peser sur nos discussions », a reconnu, jeudi, Yvan Ricordeau, le numéro deux de la CFDT.
Eric Lombard a été l’un des premiers à soulever publiquement la problématique. Invité, le 21 février, sur le plateau de RTL, le ministre de l’économie a déclaré qu’« il faudra sans doute travailler plus et c’est ça qui va faire l’objet d’un débat national », en réponse à une question sur le financement des investissements militaires appelés à progresser. Le locataire de Bercy n’a pas évoqué l’âge légal de départ à la retraite, mais il a rappelé, en substance, que notre pays a un « taux d’emploi » – c’est une part de personnes effectivement en poste – plus faible que bon nombre de ses voisins. Si cet indicateur était aussi élevé qu’en Allemagne, « on n’aurait pas de déficit », a-t-il argué. Sous-entendu : le gouvernement serait plus à l’aise pour consacrer davantage de ressources en faveur de la défense nationale, ce qui n’est pas vraiment le cas aujourd’hui, avec des comptes publics très dégradés et une dette abyssale.
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