Le second gouvernement du président américain élu Donald Trump laisse présager une reprise des priorités de son premier mandat : réductions d’impôts, augmentation des droits de douane, expulsion d’un maximum d’immigrés. Mais les temps ont changé et il est peu probable que la réalité corresponde aux discours de campagne.
Très faible lors de son premier mandat, l’inflation a grimpé depuis lors, et les taux d’intérêt fixés par la Réserve fédérale (Fed) sont désormais relativement élevés. Dans une économie dont le taux de chômage est déjà faible, tout signe de surchauffe (que pourraient causer, par exemple, les réductions d’impôts envisagées) fera l’objet d’un resserrement de la politique monétaire.
Donald Trump a bien spéculé sur un changement à la direction de la Fed, mais il ne peut pas renvoyer son président, Jerome Powell, sans risquer à la fois une hausse des taux d’intérêt à long terme et une hausse de l’inflation. Or, des réductions d’impôts auront lieu en 2025, principalement pour les riches, et la perte de recettes qui en résultera compromettra la viabilité budgétaire à long terme. Des déficits plus importants auront pour conséquence de maintenir les taux d’intérêt à un niveau plus élevé qu’ils ne le seraient autrement. Le dollar pourrait ainsi se renforcer, ce qui créerait des difficultés pour les exportateurs américains et pour les pays qui ont emprunté en dollars.
En ce qui concerne les droits de douane, les dirigeants du monde entier (et les marchés financiers) ont compris que Donald Trump parle fort mais ne brandit qu’un petit bâton. Les entreprises américaines feront du lobbying pour obtenir des exceptions. Les dirigeants étrangers se rendront en procession à Mar-a-Lago, ils joueront au golf et ils négocieront des concessions mutuelles : « Nous ne taxerons pas votre bourbon si vous ne taxez pas notre cognac, et nous achèterons davantage de systèmes de défense aérienne fabriqués aux Etats-Unis. »
Un échec annoncé
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