Après quasiment une décennie de blocages et d’actions en justice, le département du Val-d’Oise abandonne le projet initial de l’avenue du Parisis (anciennement boulevard intercommunal du Parisis ou « BIP »), une 2×2 voies destinée à relier l’A1 et l’A15.
Alors que le Conseil d’Etat avait ouvert en mai la voie à la reprise des travaux, le département ne « demandera pas au préfet de renouveler la déclaration d’utilité publique », élément essentiel à la reprise du processus, a annoncé le 25 septembre Marie-Christine Cavecchi, présidente (Les Républicains, LR) du département. « Le projet initial de l’avenue du Parisis, tel qu’il fut imaginé il y a bientôt quinze ans, nécessite aujourd’hui d’être repensé », a-t-elle fait valoir dans un communiqué.
Cette infrastructure, dont les premières esquisses remontent aux années 1930, est déjà en partie construite. Onze kilomètres sur un total de 21 restaient à construire à travers six communes : Montmorency, Soisy-sous-Montmorency, Groslay, Deuil-la-Barre, Garges-lès-Gonesse, et Sarcelles. Sa vocation de départ était de désengorger la circulation dans la zone, mais le projet a rencontré une forte opposition, engagée notamment par le collectif « Vivre sans BIP ».
« On pensait qu’on avait des chances de gagner, mais pas si tôt. C’est une victoire qui vient de la forte mobilisation des habitants, des élus, des associations », se réjouit Audrey Boehly, porte-parole du collectif. Les opposants s’inquiétaient notamment de la destruction d’espaces verts déjà rares dans la zone, comme la ferme Lemoine à Arnouville, mais aussi de la santé de 10 000 enfants dont les écoles se trouvaient le long du tracé. « Abandonner ce projet archaïque était une volonté transpartisane, des Républicains à La France insoumise », affirme encore Audrey Boehly.
« Protéger la santé humaine »
Maxime Thory, maire LR de la commune de Montmorency, dit également se « réjouir » de cette décision. « Je m’étais engagé dès le départ contre ce projet car je le considérais comme d’un autre temps, explique-t-il. On ne pouvait pas abîmer un certain nombre de communes simplement pour résoudre des problèmes de circulation dans d’autres. »
Cet été, les députés de La France insoumise (LFI) s’étaient s’emparés du sujet, à travers une proposition de loi « visant à protéger la santé humaine et préserver l’environnement par l’abandon du projet d’aménagement routier de l’avenue du Parisis », portée par Gabrielle Cathala, députée LFI de la 6e circonscription du Val-d’Oise.
Le coût de ce projet était estimé à un milliard d’euros. Dans un contexte politique où l’accent est mis sur la réduction des dépenses publiques, c’est un élément important de la décision du département. « La question du coût a bien sûr nourri la discussion entre le préfet et le département », souligne Maxime Thory. Le Conseil d’Etat avait notamment demandé au conseil départemental de préciser les modalités de financement du projet.
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