« Comment s’est passée votre course ? Etes-vous satisfait de la qualité de notre SAV [service après-vente] ? Restez en ligne après votre conversation pour répondre à quelques questions ! Votre avis nous intéresse ! »
Paradoxalement, la culture du commentaire s’est imposée à nous sans qu’on nous demande notre avis. C’est désormais devenu un usage, une autre « merdification » de la vie quotidienne, qu’à la fin d’un séjour, d’un spectacle pour enfants, d’une conversation avec la banque, d’un trajet de six minutes en taxi, on nous demande non seulement d’avoir un avis, mais de le partager.
Le monde, sans doute, se divise entre ceux qui postent des commentaires et ceux qui n’en postent pas. Ils peuvent tous être animés d’un même esprit de justice : pour les premiers, épargner aux autres une mauvaise expérience ; pour les seconds, ne pas accabler un restaurateur ou un dentiste.
Nous sommes nombreux, en revanche, à consulter les commentaires postés. Selon une étude de PowerReviews, 98 % des consommateurs considèrent que les avis sont un élément essentiel de leur processus de décision et 45 % des utilisateurs n’achèteront pas un produit qui n’aurait reçu aucun avis. Autrement dit, les notes semblent être devenues si omniprésentes que leur absence constitue un signal d’alarme. Ce restaurant que vous avez apprécié, n’est-ce pas parce que d’autres ont pris la peine de lui donner cinq belles étoiles que vous l’avez choisi ? Laisser un mauvais avis fait-il de nous un consommateur responsable ou coupable ?
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