Ce sont quelques lignes dans un document officiel qui pourraient avoir d’importantes conséquences pour Jordan Bardella, le président du Rassemblement national (RN) et possible candidat à l’élection présidentielle de 2027 en cas d’empêchement de Marine Le Pen. Le chef de file de l’extrême droite est dans le viseur de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, pour une série de prêts contractés dans le cadre de sa campagne aux élections européennes de juin 2024, selon des documents publics analysés par Le Monde.
Depuis quinze ans, les affaires de contournement des règles de financement de la vie politique s’accumulent au RN. Et, malgré les condamnations, dont celles de Marine Le Pen et de plusieurs cadres du parti dans l’affaire des assistants parlementaires européens du Front national en mars, ou celle du parti pour surfacturation dans le scandale des kits de campagne en 2012, les alertes se succèdent.
Cette fois, le sujet visé par la commission porte sur les prêts contractés par Jordan Bardella auprès de particuliers, pour un montant total de près de 4,5 millions d’euros. La question est suivie de près par l’autorité garante de l’intégrité des élections en France, depuis qu’elle a déjà identifié des irrégularités dans les comptes d’autres candidats du RN, à l’occasion de plusieurs scrutins entre 2021 et 2023. Un sujet sur lequel la commission n’est pas en mesure de vérifier elle-même l’origine réelle des fonds officiellement prêtés aux candidats, comme le rappelle à l’envi son président, Jean-Philippe Vachia.
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