Le fort rebond d’activité du transport aérien à la sortie de la pandémie et le boom des nouvelles mobilités ont entraîné, dans leur sillage, le marché de la bagagerie, lequel a dans le même temps changé de nature. D’objet utilitaire, la valise, le sac à dos ou la besace sont devenus des accessoires de mode. Cette montée en gamme a commencé en 2019 avec le lancement de la nouvelle collection de Rimowa, le bagagiste de luxe du groupe LVMH. Mais elle a vraiment pris son essor après le passage de la pandémie de Covid-19.
« Aujourd’hui, tout le monde veut sa marque ! », assure Davide Traxler, PDG de Delsey, le leader français de la valise. « Les grandes enseignes du luxe se sont approprié la valise. En 2002, LVMH a diffusé une campagne mondiale de publicité pour des bagages avec les footballeurs stars Messi et Ronaldo. Il y a eu aussi Gucci, avec l’acteur Ryan Gosling », énumère le patron de Delsey.
Sans oublier le chausseur Berluti et ses valises en cuir ou encore les sacs à dos Montblanc. Des bagages qui ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Le trolley Louis Vuitton, autrement dit la valise cabine, est facturé, suivant les modèles, de 2 800 à 12 000 euros. Mais ces bagages feraient les beaux jours de la marque avec un chiffre d’affaires, dit-on, de 1,4 milliard d’euros.
Mobilités alternatives
Désormais, le marché de la bagagerie pèse lourd. Très lourd même. En 2023, le chiffre d’affaires mondial de la valise s’est élevé à 16 milliards d’euros, contre 13,6 milliards d’euros en 2022, soit une croissance de plus de 17 % en un an, pointe M. Traxler. Un marché qui flirte même avec les 90 milliards d’euros au niveau mondial, si l’on y ajoute les revenus tirés de la commercialisation des sacs à dos et des besaces, qui ont explosé avec le développement des mobilités alternatives, comme le vélo ou les trottinettes électriques.
Delsey ne veut pas se mesurer aux marques de luxe, mais se positionne sur le segment du premium, explique le PDG. Ses valises cabines démarrent à moins de 200 euros. « Notre ambition est de construire une maison de licences à l’exemple d’Interparfums », annonce Davide Traxler. Jeudi 25 avril, le numéro un français a présenté, dans son showroom des Champs-Elysées, ses premières collections de valises réalisées pour des « partenaires » : Peugeot, Jeep et Benetton. Le look défini par Albert Engler, directeur du design et de l’innovation de Delsey, a mis de côté le noir et l’anthracite pour faire triompher les couleurs, la lumière et la transparence. Après le passage de la pandémie, « il y a un changement d’état d’esprit, les gens veulent plus de couleur, des formes nouvelles », constate le PDG.
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