L’image a fait le tour des réseaux sociaux. Dimanche 27 octobre, le defensive end (défenseur) des San Francisco 49ers, Nick Bosa, s’incruste dans l’interview post-match en direct de plusieurs de ses partenaires pour pointer de ses index le message brodé sur sa casquette blanche : « Make America Great Again. » A moins de dix jours – alors – de l’élection présidentielle américaine, mardi 5 novembre, la marque de soutien en faveur de Donald Trump, qui a fait de « MAGA » son slogan depuis sa première campagne, en 2016, est on ne peut plus claire. D’autant que Nick Bosa n’a jamais dissimulé ses opinions politiques, notamment sur les réseaux sociaux.
Huit ans plus tôt, un autre joueur de la même franchise franciscanaise de football américain avait fait parler de lui. Pas de casquette pour lui, mais le quarterback Colin Kaepernick s’était agenouillé lors de l’hymne américain précédant un match de présaison, manière pour lui de dénoncer les violences policières faites aux Noirs.
Son geste, inscrit dans le mouvement Black Lives Matter, avait fait école dans les stades américains, suscitant une vive controverse sur le patriotisme et le droit des sportifs professionnels à exprimer leurs opinions politiques lors des matchs et compétitions. Donald Trump avait alors été l’un des plus virulents à souffler sur les braises de la polémique.
A l’été 2017, près d’un an après le début de la protestation de Colin Kaepernick, l’hôte de la Maison Blanche était parti en croisade pour faire « virer » les « fils de putes » qui « manquent de respect à notre drapeau ». Des propos qui avaient eu pour effet d’unir contre lui la National Football League (NFL), pourtant fortement divisée sur le sujet – et dont de nombreux présidents de clubs figurent parmi les soutiens de Trump.
Colin Kaepernick n’a pas été sanctionné par la NFL pour son geste. En revanche, à la fin de son contrat avec San Francisco, en mars 2017, le quarterback n’a jamais retrouvé de poste dans la ligue de football américain. Après avoir intenté un procès à la NFL, accusant les propriétaires des 32 équipes d’entente illégale pour l’exclure, celui qui est désormais devenu militant à plein temps pour la justice sociale a négocié un règlement financier – assorti d’un accord de confidentialité – avec la ligue.
« Les fans de la NFL sont conservateurs »
Après avoir modifié son règlement en 2018, afin d’obliger les joueurs à rester debout (ou au vestiaire) pendant l’hymne, la NFL donne depuis l’impression d’être davantage à l’écoute des revendications sociétales – son commissionnaire, Roger Goodell, a regretté en 2020 « ne pas avoir entendu plus tôt ce contre quoi Kaepernick protestait ».
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