
Vanessa Dougnac va pouvoir rentrer en Inde et reprendre ses activités de journaliste, si elle le souhaite. Deux ans après s’être vu signifier, en septembre 2023, un refus de permis de travail, la correspondante de La Croix et du Point a reçu, le 21 mars, par mail, une autorisation d’exercer son métier pour un an.
Ce revirement intervient alors qu’entre-temps, la journaliste a presque tout perdu. Elle a dû quitter l’Inde où elle vivait depuis vingt-cinq ans, abandonner ses correspondances et s’installer à Paris. En janvier 2024, le ministère de l’intérieur indien lui avait adressé un avis l’informant de son intention de lui retirer son statut de résidente permanente, lui reprochant des reportages « malveillants », créant « une perception négative et biaisée de l’Inde », un travail susceptible de « troubler l’ordre public dans certaines couches de la société ». Des allégations graves mais communément lancées contre les opposants. Malgré tous les efforts entrepris par la France pour tenter de résoudre sa situation, elle avait dû partir le 16 février 2024.
Son cas est devenu emblématique des difficultés à exercer le journalisme en Inde, et de l’utilisation par le gouvernement des visas et des permis comme un outil d’intimidation. Il a particulièrement visé ceux bénéficiant d’une carte OCI, (Overseas Citizen of India), un statut spécial, accordé notamment aux étrangers dont le conjoint est indien. Vanessa Dougnac est mariée à un Indien avec lequel elle a un fils et a passé l’essentiel de sa vie en Inde, qu’elle considère comme son pays d’adoption.
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