Le ministère de la santé a publié, jeudi 29 mai, au Journal officiel, deux décrets modifiant la procédure de régularisation des médecins à diplôme étranger hors Union européenne (Padhue), dont certains exercent déjà depuis des années dans des hôpitaux français.
« Une nouvelle voie d’accès dite interne […] est ouverte », qui « reconnaît le parcours » des médecins qui exercent déjà sur le territoire, a fait savoir le ministère à l’Agence France-Presse. Le « parcours de consolidation des compétences », demandé aux praticiens pour qu’ils soient régularisés, « pourra être adapté pour accélérer l’autorisation d’exercice pour les praticiens reconnus compétents sur le terrain », poursuit le ministère.
Les décrets apportent également « quelques aménagements à la procédure d’autorisation d’exercice provisoire et au dispositif dérogatoire bénéficiant à certains territoires d’outre-mer », selon les textes publiés au Journal officiel.
Système trop sélectif
Les médecins déjà installés en France ont dénoncé à de nombreuses reprises les « iniquités » de la procédure qui doit leur permettre de s’insérer dans le nouveau cadre s’appliquant aux médecins à diplôme étranger hors Union européenne. Ils dénoncent un système trop sélectif, qui laisse sur le carreau de nombreux praticiens exerçant en France depuis des années, alors qu’ils ont joué un rôle crucial pour permettre à de nombreux hôpitaux de continuer à fonctionner malgré leurs sous-effectifs chroniques.
En 2024, 4 000 postes ont été ouverts pour des médecins à diplôme étranger en France, dans le cadre d’une procédure uniforme qui remplace les conditions très hétérogènes selon les hôpitaux en vigueur auparavant. Ainsi, 3 235 personnes ont été admises au concours sur liste principale, et 638 personnes supplémentaires ont été admises sur liste complémentaire.
« Dans ma spécialité, tous ceux qui avaient en dessous de 14,7 de moyenne n’ont pas été pris », le jury ayant décidé d’attribuer moins de postes que prévu, avait expliqué, en février, Redha Kettache, un « Padhue » manifestant devant le ministère de la santé.