Après une suspension du dispositif MaPrimeRénov’ en raison d’un encombrement de la demande et d’une multiplication des fraudes, le gouvernement vient d’annoncer une réouverture du dispositif uniquement pour les travaux en monogeste. Ce redémarrage partiel excluant les rénovations énergétiques globales, pourtant seul levier réellement efficace pour améliorer la performance énergétique des logements, est un abandon des ménages en situation de précarité énergétique et des objectifs environnementaux.
Contrairement aux gestes isolés, les rénovations performantes, traitant plusieurs postes en une seule intervention coordonnée, permettent des économies d’énergie durables, allégeant les factures énergétiques des ménages sur le long terme, d’améliorer significativement le confort thermique, en hiver comme en été, et la valeur des logements, ainsi que de réduire massivement les émissions de gaz à effet de serre, ce qui est indispensable pour respecter les objectifs de la stratégie nationale bas-carbone.
Dans un contexte où les dépenses énergétiques pèsent de plus en plus sur le pouvoir d’achat des Français, la reprise du dispositif pour les rénovations énergétiques d’ampleur est une urgence sociale et climatique. Les derniers chiffres communiqués par l’Agence nationale de l’habitat montrent que le nombre de dossiers déposés pour les projets de rénovation énergétique d’ampleur a triplé par rapport à l’année dernière, et que 78 % de ces dossiers portent sur des travaux de rénovation de passoires énergétiques. De plus, 80 % des demandes d’aide à la rénovation énergétique proviennent de ménages modestes ou très modestes.
Gaspillage d’argent public
Ces données démontrent la pertinence d’un dispositif qui a été repensé en 2023 et mis en œuvre en 2024 pour répondre davantage aux besoins des ménages vulnérables, tout en cherchant à atteindre une plus grande performance énergétique des logements par des travaux d’ampleur.
En rouvrant le dispositif MaPrimeRénov’ uniquement pour les travaux monogeste, le gouvernement gaspille de l’argent public dans un contexte budgétaire de plus en plus contraint. Malgré nos nombreuses alertes formulées sur le projet de loi de finances et la nécessité de calibrer les financements à la hauteur de la demande, le gouvernement a décidé en 2024 de réduire de 1,9 milliard d’euros, soit de moitié, le budget alloué au dispositif MaPrimeRénov’, et donc de baisser les ambitions.
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