Un dirigeant du Hamas a proposé, mercredi 10 décembre, de geler l’armement du mouvement en échange d’une trêve durable à Gaza et s’est dit ouvert à la présence d’une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël.
« L’idée d’un désarmement total est inacceptable pour la résistance [le Hamas]. Ce qui est proposé, c’est un gel, ou un stockage [des armes] (…) afin de fournir des garanties contre toute escalade militaire depuis Gaza avec l’occupation israélienne », a déclaré Khaled Mechaal, ancien numéro un du mouvement islamiste palestinien, dans un entretien à la chaîne qatarie Al-Jazira ». « C’est l’idée dont nous discutons avec les médiateurs, et je pense qu’avec une approche américaine pragmatique (…) une telle vision pourrait être acceptée par l’administration américaine », a-t-il ajouté.
La première phase du plan du président américain, Donald Trump, pour mettre fin à la guerre, déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, prévoyait, avec l’entrée en vigueur d’une trêve le 10 octobre, la restitution des otages vivants et morts retenus à Gaza, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus en Israël. Il ne reste depuis mercredi plus qu’un seul corps d’otage à Gaza.
Le modèle de la Finul
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a espéré, dimanche, passer « très bientôt » à la deuxième phase, et annoncé une nouvelle rencontre avec Donald Trump le 29 décembre. Cette deuxième phase, en trois étapes, prévoit notamment le retrait des troupes israéliennes du territoire palestinien et le déploiement rapide d’une force internationale de stabilisation, tandis que le Hamas déposerait les armes.
« Le désarmement, pour un Palestinien, revient à lui arracher son âme même », a insisté M. Mechaal. Le Hamas, a-t-il ajouté, « n’a aucune objection à ce que des forces internationales, ou des forces internationales de stabilisation, soient déployées le long de la frontière, comme la Finul », la force de maintien de la paix de l’ONU déployée dans le sud du Liban, près de la frontière israélienne.
Ces forces « sépareraient Gaza de l’occupation [Israël] », a-t-il ajouté, précisant refuser qu’elle opère à l’intérieur du territoire palestinien, comme prévu par l’accord de cessez-le-feu, car, selon lui, cela « s’apparenterait à une occupation ».
Les médiateurs ainsi que les pays arabes et islamiques, a-t-il poursuivi, peuvent agir comme des « garants » pour éviter une escalade au départ du territoire palestinien. « Le danger vient de l’entité sioniste, pas de Gaza », a-t-il ajouté, en référence à Israël.









