Ce mercredi 4 juin, Alexeï Navalny aurait dû fêter ses 49 ans. A Moscou, sur la tombe du plus célèbre des leaders de l’opposition anti-Kremlin, mort en détention le 16 février 2024, sa mère est venue se recueillir. Au cimetière de Borissovo, dans la banlieue de la capitale russe, Ludmila Navalnaïa a assisté à une courte cérémonie commémorative célébrée par l’un des anciens prêtres de l’église de l’Icône-de-la-Mère-de-Dieu, l’église de la famille, suspendu de ses fonctions par le patriarcat pour avoir organisé par le passé des prières autour de cette tombe. A côté d’elle, comme le montrent des vidéos sur les réseaux sociaux de médias indépendants, au milieu d’une petite foule de quelques dizaines de sympathisants, mais entourée d’un impressionnant dispositif de sécurité, se tenait aussi la mère de Ioulia Navalnaïa.
La veuve d’Alexeï Navalny, elle, était à quelque 2 500 kilomètres de la tombe de son mari. Entre Paris et Bruxelles, cette semaine, Ioulia Navalnaïa a annoncé le nom du premier lauréat du prix qu’elle a créé cette année en sa mémoire : Zaodno (« ensemble » en russe), une plateforme d’aide aux personnes persécutées en Russie permettant de transférer en toute sécurité de l’argent directement sur leur carte. « C’est une façon de soutenir un opposant en danger : payer son avocat, payer une amende, transférer de l’argent à sa famille », a déclaré mercredi 4 juin Ioulia Navalnaïa qui a promis de reprendre le flambeau de son mari contre le Kremlin de Vladimir Poutine. La veille, la veuve, contrainte de vivre en exil loin de Moscou, a lancé à Paris, des bureaux de l’ONG Reporters sans frontières (RSF), une chaîne de télévision dédiée à la mémoire de son époux, mais surtout pour « la liberté d’expression en Russie ».
Il vous reste 53.29% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.