Le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, est entendu en garde à vue, mercredi 9 avril, dans le cadre d’une enquête portant sur la nature des tâches effectuées par des chargés de mission à la mairie, a appris l’Agence France-Presse de source judiciaire.
Cette enquête, ouverte pour des accusations de détournement de fonds publics, a déjà donné lieu à une perquisition à l’hôtel de ville lyonnais en mars 2024, selon la même source, qui confirmait une information du JDD.
Grégory Doucet est « entendu en tant que représentant de la collectivité dans une étape normale de l’enquête, pour expliquer le fonctionnement de la Ville et défendre la légalité des décisions prises. Il collabore pleinement avec la justice », a précisé à la presse son porte-parole.
Au début de 2024, le parquet de Lyon avait ouvert une information judiciaire à la suite d’un signalement de la chambre régionale des comptes (CRC), et une vingtaine de policiers avaient mené le 13 mars une perquisition à l’hôtel de Ville.
Vingt-quatre postes supprimés
Les investigations visent à déterminer si les postes de chargés de mission correspondent bien à la réglementation, c’est-à-dire s’ils conduisent effectivement des projets pour la Ville et non pour les élus.
Depuis, la CRC a publié son rapport et relevé que, depuis 2016, outre les douze collaborateurs de cabinet réglementaires, une vingtaine d’agents, contractuels ou fonctionnaires de la mairie, travaillant officiellement dans l’administration, exercent en réalité « des missions politiques ».
La période concernée inclut les mandats des anciens maires Gérard Collomb (mort en 2023) et Georges Képénékian, en plus de Grégory Doucet, élu en 2020 et qui compte se représenter l’an prochain.
A la suite de la publication de ce rapport, la Ville a supprimé vingt-quatre postes de chargés de mission, tout en soulignant ne pas « partager l’analyse juridique » de la CRC.