« On voyait comme une bosse sur le front et il avait du sang sur l’arrière de la capuche. » Dylan K., 15 ans, vient de prendre une balle dans la tête et fait des « bruits bizarres de respiration » dans la voiture de celui qui raconte la scène aux enquêteurs toulousains. Lui est venu à l’appel d’un ami pour transporter l’adolescent à l’hôpital, « sans poser de question ». Nous sommes le 6 janvier 2024, en début d’après-midi, et Dylan K. ne survivra pas.
L’histoire ressemble à toutes celles auxquelles s’accroche le désormais traditionnel « règlement de comptes sur fond de trafic de stupéfiants ». Mais les trafiquants ont ici pris un nouveau virage, auquel les enquêteurs sont de plus en plus régulièrement confrontés. Depuis plusieurs mois, la section de recherches de Toulouse travaille sur un réseau de proxénétisme très organisé, dont les rivalités ont probablement coûté la vie à Dylan K.
Six mois plus tôt, le 23 juillet 2023, à 3 h 05. « Allô, tu m’entends ? » Un détenu de la prison de Béziers (Hérault) appelle Lola et lui donne quelques conseils du fond de sa cellule. « Il faut que tu parles comme une chaudasse. Vas-y, rappelle-le, là, devant moi. Mais dis “Salut bébé, c’est Lola, je suis trop chaude”. »
Il vous reste 89.08% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.