Les représentants du Nouveau Front populaire (NFP), accompagnés de Lucie Castets, qu’ils souhaitent voir nommée à Matignon, ont dénoncé, jeudi 22 août, « l’inaction grave et délétère » d’Emmanuel Macron et se sont dits « prêts » à gouverner, à la veille de leur rencontre avec le président de la République à l’Elysée.
Dans une lettre adressée aux Français, les quatre partenaires du NFP (La France insoumise, le Parti socialiste, le Parti communiste français, les Ecologistes) et Lucie Castets déplorent que le président de la République « tergiverse plutôt que de tirer les conséquences » des législatives, qui ont vu la gauche unie obtenir le plus fort contingent de députés (193), mais sans majorité absolue (289).
« Il est plus que temps maintenant de passer à l’action : comme dans toutes les démocraties parlementaires, la coalition arrivée en tête doit pouvoir former un gouvernement, chercher des accords au sein du Parlement et se mettre au travail, affirment les représentants du NFP. Nous y avons travaillé tout l’été. Nous sommes prêts. »
Le résultat des élections législatives « oblige en premier lieu celui qui l’a provoqué », écrivent les responsables de gauche, qui assurent que leur gouvernement « s’attellera dès les premières heures de sa nomination » à marquer « une rupture » avec les « politiques passées ».
« Qui refusera l’augmentation du pouvoir d’achat ? »
Les représentants du NFP se disent « convaincus » que l’absence de majorité absolue ne sera pas un frein à l’action : « Qui refusera l’augmentation du pouvoir d’achat que nous proposons avec la revalorisation des salaires et de la rémunération des fonctionnaires ? » « Les parlementaires rendront compte de leurs votes, et les citoyennes et citoyens en seront témoins », écrit le NFP.
Les responsables de gauche réaffirment également plusieurs points de programme en matière de diplomatie. « Nous œuvrerons pour faire échec à la guerre d’agression de Vladimir Poutine », « pour obtenir le cessez-le-feu immédiat à Gaza et la libération des otages », « nous agirons pour [la] reconnaissance immédiate » de la Palestine.
Les signataires de cette lettre (l’« insoumis » Manuel Bompard, le socialiste Olivier Faure, le communiste Fabien Roussel, l’écologiste Marine Tondelier ainsi que leur candidate à la fonction de première ministre, Lucie Castets) seront reçus vendredi à 10 h 30 à l’Elysée, avant les représentants de la droite républicaine et des macronistes dans l’après-midi. Jordan Bardella, Marine Le Pen et leur allié Eric Ciotti sont, eux, conviés lundi. L’Elysée a fait savoir que le président souhaitait « avancer vers la constitution d’une majorité la plus large et la plus stable possible au service du pays ».