Merci pour votre question. Vous faites référence à une enquête menée par le journal britannique The Guardian, le média israélo-palestinien +972 Magazine et le journal en hébreu Local Call publiée jeudi, qui révèle l’ampleur des détentions de civils parmi les Palestiniens emprisonnés par Israël. L’article se fonde sur une base de données militaire israélienne selon laquelle seul un quart des détenus de Gaza est identifié comme combattant par les services de renseignements militaires israéliens, les civils constituant la grande majorité des Palestiniens détenus sans inculpation ni procès.
Parmi ceux-ci figurent des travailleurs médicaux, enseignants, fonctionnaires, professionnels des médias, écrivains, personnes malades et handicapées et enfants. The Guardian mentionne le cas d’une femme de 82 ans atteinte de la maladie d’Alzheimer, emprisonnée pendant six semaines, et d’une mère célibataire séparée de ses jeunes enfants. A sa libération, après 53 jours de prison, elle a trouvé ses enfants mendiant dans la rue. La tristement célèbre base militaire israélienne de Sde Teiman, qui sert également de prison pour les Palestiniens, « abritait à un moment donné tellement de Palestiniens malades, handicapés et âgés qu’ils avaient leur propre hangar, surnommé “l’enclos gériatrique” », a déclaré au Guardian un soldat qui y servait.
La législation israélienne sur les combattants illégaux autorise la détention illimitée sans présentation de preuves devant un tribunal public, rappelle le Guardian. L’État peut détenir une personne pendant 75 jours avant de l’autoriser à consulter un avocat, et 45 jours avant de la présenter devant un juge pour autoriser sa détention. Au début de la guerre, ces délais ont été prolongés à 180 et 75, jours respectivement. Aucun procès n’a été intenté à Gaza depuis le 7 octobre 2023. Selon le Centre Al-Mezan pour les droits de l’homme à Gaza cité par le journal, ces civils détenus sont destinés à être utilisés comme monnaie d’échange.