Nous sommes le 28 mars 2013, au matin de Pâques. Le pape François, élu depuis tout juste deux semaines, effectue une visite dans le centre de détention pour mineurs de Casal del Marmo, dans la banlieue de Rome. Devant cinquante jeunes rassemblés dans la chapelle de la prison, le pape argentin prononce une courte homélie, avant de procéder au lavement des pieds de plusieurs détenus, dont une Serbe, musulmane. Un geste historique, inédit. Le journaliste Frédéric Mounier, auteur du livre Le Pape François. Une vie (Presses du Châtelet, 2023), résume en ces termes la surprise générale : « Comment un pape pouvait-il, ceint d’une simple étole diaconale, laver les pieds d’une femme musulmane détenue ? »
Le pape François, mort le 21 avril, à l’âge de 88 ans, recommencera ce rituel pascal presque chaque année, lavant les pieds de détenus musulmans mais aussi orthodoxes, et même d’un bouddhiste, en 2018. Tout au long de son pontificat, le premier souverain pontife jésuite de l’histoire aura multiplié les gestes et les paroles d’ouverture envers les autres religions. Et surtout l’islam, se démarquant ainsi de ses prédécesseurs.
Il vous reste 87.72% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.