Si les planètes s’étaient parfaitement alignées, le Paris Saint-Germain aurait pu célébrer, samedi 29 mars, le treizième titre de champion de France de son histoire. Mais à l’image de l’éclipse partielle du Soleil le même jour, le club de la capitale savait, avant le coup d’envoi de leur rencontre à Saint-Etienne qu’un bout de satellite pouvait retarder quelque peu son triomphe. Si la défaite surprise de Marseille (2e), plus tôt dans la journée à Reims (1-3) a placé les Parisiens sur orbite, la victoire, quelques heures plus tard, de Monaco face à Nice (2-1) a repoussé leur – quasi inéluctable – nouveau sacre en Ligue 1 d’au moins une semaine. Larges vainqueurs à Saint-Etienne (6-1), les coéquipiers d’un intenable Désiré Doué ont repris leur marche en avant, irrésistibles depuis plusieurs mois, au sortir de la trêve internationale.
« On peut se sentir champion » même sans en avoir la certitude mathématique, anticipait l’entraîneur du PSG, Luis Enrique, vendredi. Avec 21 points d’avance au classement sur son dauphin monégasque à sept journées de la fin, les Parisiens survolent le championnat de France, et aucune des dix-sept autres équipes de première division n’imagine une autre issue qu’un nouveau titre de l’équipe propriété du fonds souverain du Qatar (Qatar Sports Investments). Aussi être sacré dès samedi ne revêtait pas un intérêt particulier aux yeux du technicien espagnol. « Ça me paraît totalement anecdotique », a insisté l’ancien sélectionneur espagnol vendredi en conférence de presse, réaffirmant sans forfanterie : « On est la meilleure équipe de Ligue 1 ». Des propos répétés, samedi, au sortir de la victoire à Saint-Etienne, où l’entraîneur émettait même le souhait « que Nice et Monaco ne fassent pas nul pour fêter le titre au Parc avec nos supporteurs. »
Et ses hommes lui ont donné raison, samedi à Geoffroy-Guichard. Même privé de plusieurs de ses internationaux au coup d’envoi (Achraf Hakimi, Gianluigi Donnaruma, Ousmane Dembélé ou encore Vitinha), dans l’optique de ménager les organismes en vue d’une fin de saison qui les voit encore en lice pour réaliser un triplé championnat – Coupe de France – Ligue des champions, le PSG n’a guère laissé de chances aux Verts, englués dans les bas-fonds du championnat (17e avec 20 points). Ces derniers ont pourtant ouvert la marque, en début de match (par Lucas Stassin), avant de voir la grosse cylindrée parisienne s’enclencher. Au terme d’une seconde période de haut vol, les coéquipiers de Khvicha Kvaratskhelia ont signé une victoire écrasante. « Une fois qu’on sera arrivés [à Paris], on espère qu’on sera déjà champions », a commenté le défenseur international français Lucas Hernandez, au micro de DAZN. Il leur faudra attendre au moins une semaine de plus.
« Remporter toutes les compétitions »
Si le titre n’est mathématiquement pas acquis pour Paris, la fin de saison en Ligue 1 a un autre intérêt pour les Parisiens, toujours en lice pour réaliser une performance inédite : terminer une saison invaincus. Jamais, dans le championnat de France, une équipe n’est parvenue à ne concéder aucune défaite – le plus proche à s’en approcher, le FC Nantes de 1994-1995, était tombé lors de la 33e journée, d’un championnat alors à 20 clubs. Si le PSG a conscience de pouvoir marquer l’histoire – à titre de comparaison, les « Invincibles » du club anglais d’Arsenal lors de la saison 2003-2004 sont devenus mythiques –, Luis Enrique s’est bien gardé de le proclamer. « Nous jouons pour gagner toutes les compétitions où nous sommes engagés, assurait-il au sortir de la victoire des siens face à l’OM (3-1), le 16 mars. L’objectif n’est pas de rester invaincus en championnat, mais d’abord de gagner le championnat. »
D’autant que le club de la capitale court plusieurs lièvres en cette fin de saison, et semble déjà focalisé sur les échéances suivantes. « Il reste huit matchs de championnat, nous voulons être compétitifs car ça nous prépare de manière idéale pour les autres compétitions, expliquait Luis Enrique vendredi. On va utiliser ces huit derniers matchs pour d’autres objectifs, être compétitifs face à tous les adversaires, avec humilité et respect, être prêt pour les trois mois qui restent, il y a la Coupe de France, et la Ligue des champions, où on veut être jusqu’à la fin ».
Sur un nuage depuis leur qualification sur la pelouse d’Anfield Road, à Liverpool, le 11 mars en huitièmes de finale retour de la Ligue des champions (1-0, t.a.b. 4-1), les Parisiens ont un menu fourni. Mardi, ils affrontent les surprenants Dunkerquois – équipe de Ligue 2 – à Villeneuve-d’Ascq (Nord) en demi-finale de Coupe de France, avant de préparer leur quart de finale de la prestigieuse compétition continentale, les 9 et 15 avril face aux Anglais d’Aston Villa (aller à Paris, retour à Birmingham).
Si un titre de champion de France validé au plus vite leur permettrait de se focaliser entièrement sur l’échéance européenne, les partenaires du capitaine Marquinhos risquent d’être confronté à un phénomène qu’ils connaissent bien : le relâchement d’une fin de saison en championnat sans grand enjeu. Ils l’ont expérimenté en 2024, après leur élimination douloureuse face à Dortmund en demi-finale de la Ligue des champions. Reste à voir si l’armada parisienne parvient à rester sur la vague qu’elle surfe depuis le début de l’année 2025. Pour apposer à jamais le surnom d’« Invincibles » à sa saison de Ligue 1.
Monaco nouveau dauphin du PSG, Marseille à la dérive
Vainqueurs, samedi soir, du derby contre leurs rivaux niçois (2-1), les Monégasques s’emparent de la deuxième place de Ligue 1 – à 21 points du PSG – avec un point d’avance sur Marseille, battu sèchement à Reims (3-1) plus tôt dans la journée.
Grâce à l’international danois Mika Biereth – douze buts en seulement dix matchs de championnat – et à l’international suisse Breel Embolo, auteur de son cinquième but cette saison, Monaco a logiquement dominé Nice qui avait pourtant ouvert le score par l’intermédiaire de Jérémie Boga.
L’Olympique de Marseille, battu pour la quatrième fois en cinq rencontres, glisse à la 3e place avec deux points d’avance sur Nice et trois sur Strasbourg. Les Marseillais, qui mettent en péril leur qualification directe pour la Ligue des Champions, ont compté jusqu’à 80 % de possession de balle à Reims mais ont été punis par des contre-attaques tranchantes conclues par Mamadou Diakhon et Valentin Atangana, après l’ouverture du score de Keito Nakamura, au bout d’une attaque placée. Valentin Rongier, auteur d’une frappe puissante dans la lucarne, a adouci l’addition dans le dernier quart d’heure.