Le parquet de Paris a de nouveau requis mardi 22 juillet contre l’acteur Gérard Depardieu un procès pour viols et agressions sexuelles sur la comédienne Charlotte Arnould, a appris l’Agence France-Presse (AFP) de source proche du dossier mercredi. De premières réquisitions prononcées en ce sens en août 2024 n’étaient plus valides pour raisons procédurales.
Sollicité par l’AFP, le ministère public a confirmé avoir « requis » mardi « le renvoi de Gérard Depardieu devant la cour criminelle départementale de Paris, pour être jugé des infractions de viols et agressions sexuelles au préjudice de Charlotte Arnould les 7 et 13 août 2018. »
Le parquet de Paris avait déjà pris de telles réquisitions le 14 août 2024. Depuis, l’enquête avait été rouverte après une demande d’expertise de l’acteur sur des propos sexuels et sexistes qu’il avait tenus lors d’un tournage en Corée du Nord, révélés par « Complément d’enquête » (France 2) en décembre 2023 et qui avaient fait scandale.
On pouvait y voir Gérard Depardieu multiplier les commentaires misogynes et insultants dans un haras, notamment à un moment où à l’écran, une fillette faisait du cheval. L’acteur affirmait que ses propos visaient une autre femme, adulte, et prétendait aussi qu’il s’agissait d’une scène de fiction.
Dans l’expertise rendue mi-mai dont l’AFP a eu connaissance, un expert informatique a tranché, estimant que les « propos à connotation sexuelle ont été adressés à l’égard d’une fillette évoluant sur un poney ». La question de savoir si les images ont été manipulées fera l’objet d’une audience correctionnelle le 2 octobre prochain. Dans le cadre de cette procédure distincte, une autre expertise, civile cette fois, est en attente.
Condamné mi-mai
L’émission avait précipité la chute de l’acteur, mis en cause par plusieurs femmes pour des viols et des violences sexuelles, et condamné mi-mai à 18 mois de prison avec sursis à Paris pour avoir agressé deux femmes sur le tournage des Volets verts en 2021 – une décision dont il a fait appel.
Sollicité mercredi par l’AFP, l’avocat de Gérard Depardieu, Jérémie Assous, estime que « le non-lieu s’impose ». D’après lui, « les vidéos de surveillance prouvent qu’il n’y a eu aucune agression : on voit (Mme Arnould) embrasser pendant plus de quarante secondes, monter l’escalier qui mène à la chambre, et y monter seule, en souriant. Elle lui écrit le lendemain de sa visite qu’elle l’aime, et qu’elle n’est jamais aussi bien que dans ses bras ».
Me Assous estime aussi que Mme Arnould est « disqualifiée » par les accusations successives de viol et d’agression qu’elle a portées contre d’autres personnes, dont « aucune (…) n’a été considérée comme sérieuse ».
L’avocate de Mme Arnould, Carine Durrieu-Diebolt, n’a pas répondu à l’AFP. La décision finale sur la tenue d’un procès appartient désormais à la magistrate instructrice. Selon la source proche du dossier, des recours de M. Depardieu sur cette expertise doivent encore être étudiés par la cour d’appel de Paris.