Le Parti socialiste a constitué, mardi 1er juillet au soir, sa nouvelle direction nationale, plus resserrée, composée des membres du courant du premier secrétaire, Olivier Faure, mais aussi du courant de Boris Vallaud, qui devient président de l’académie de formation Léon-Blum, a annoncé la direction mercredi.
A l’issue du congrès de Nancy, le 15 juin, Olivier Faure, réélu à la tête du parti avec 51,15 % des voix, a trouvé un accord avec Boris Vallaud, arrivé en troisième position, pour un pacte de gouvernance. En additionnant les deux courants, la direction représente 65 % des instances nationales, dont le conseil national (sorte de parlement du parti), précise la direction. Au total, 30 % de la nouvelle direction est issue des proches de Boris Vallaud, selon l’eurodéputé Pierre Jouvet. Le chef de file des socialistes à l’Assemblée devient le président de l’académie Léon-Blum, lieu de production d’idées et de formation interne. Le sénateur Alexandre Ouizille, un de ses proches, prend la tête du journal interne Le Nouveau Populaire.
Le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, battu sur le fil par Olivier Faure, maintient quant à lui son rôle dans l’opposition. Les tensions du congrès de Marseille en janvier 2023 et celles apparues durant la campagne pour la présidence du parti à la rose persistent, notamment au sujet de la position à adopter sur les relations avec La France insoumise.
Autour du député socialiste, se retrouvent la maire de Nantes, Johanna Rolland, qui reste première secrétaire déléguée, en charge de la coordination et de l’animation du nouveau secrétariat national, resserré et paritaire, et l’eurodéputé Pierre Jouvet, secrétaire général du parti, en charge de la plateforme politique destinée notamment à préparer les futures échéances électorales.
Un nouveau pôle consacré à la modernisation et la transformation du parti
La direction est organisée en « quatre grands pôles », a précisé Pierre Jouvet à l’Agence France-Presse. Outre le sien, un pôle dirigé par le président du département de Haute-Garonne Sébastien Vincini est consacré à la modernisation et la transformation du parti. Il devra entre autres sujets travailler sur la mise en place du vote électronique.
Un pôle chargé de l’élaboration du projet socialiste, notamment en vue de la présidentielle, est confié à l’eurodéputée Chloé Ridel, et un pôle chargé de la féminisation du parti et de la parité des investitures est dévolu à Laure Botella, une militante du Val-d’Oise. Un comité des territoires, qui devra valoriser les innovations territoriales, en vue de nourrir le projet du parti pour les municipales, a été confié au maire de Nancy, Mathieu Klein.
Au total, une quarantaine de secrétaires nationaux thématiques ont été nommés, rassemblés sous la forme d’un shadow cabinet, inspiré de la tradition anglo-saxonne. Les membres de ce « cabinet fantôme » seront chargés de surveiller l’action du gouvernement en place afin de constituer une opposition. A sa façon, le parti à la rose tente de se renouveler et de tourner la page des tensions internes qui ont teinté la campagne pour la tête du parti en juin. Avec un objectif en ligne de mire : les élections municipales de 2026 et la présidentielle de 2027.
