« Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai dû parler, ou entendu parler, du triangle amoureux entre Robert Schumann, Clara Schumann et Johannes Brahms, ou de l’“Immortelle Bien-Aimée” de Beethoven. Aujourd’hui, il me semble qu’il est temps d’évoquer d’autres amours qui ont tout autant influencé la manière dont ces compositeurs ont créé leur musique. » La petite silhouette de David Kadouch a reposé le micro, avant de s’asseoir au clavier du grand piano Steinway qui mange l’espace exigu du Tango, boîte de nuit située rue au Maire, dans le 3e arrondissement de Paris. C’est la première fois que ce haut lieu de la communauté gay, lumières bleues, tentures de velours rouge, accueille un récital de musique classique, ainsi que le fait remarquer son hôte, Jean-Philippe Maran, non sans rappeler au passage que le grand Samson François (1924-1970) répétait dans ces sous-sols pendant l’Occupation.
Après avoir gravé en 2022 un album consacré aux musiques qui auraient pu jalonner la vie d’Emma Bovary, David Kadouch poursuit sa quête littéraire et sensible, jeudi 13 février, avec le programme qu’il a récemment enregistré pour Mirare. Un florilège de musiques qui ont servi d’exutoire, de refuge en même temps que de confidentes aux créateurs que la société empêchait alors de vivre librement leurs relations homosexuelles.
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