Dans son bureau au ministère de la défense, au cœur de Varsovie, le secrétaire d’Etat polonais Cezary Tomczyk paraît détendu, d’un calme qui contraste avec le dossier dont il a la charge. Ce quadragénaire expérimenté, membre de la commission parlementaire de la défense depuis 2007, s’est vu confier par le premier ministre, Donald Tusk (Coalition civique, centre droit), la supervision de l’édification du « bouclier oriental », ce vaste renforcement des infrastructures de défense le long des frontières avec la Biélorussie et l’enclave russe de Kaliningrad, dont la construction a été lancée en grande pompe au mois de novembre 2024.
Accrochées face à lui, deux grandes cartes ornent son bureau, dont il n’hésite pas à expliciter les légendes, pourtant sensibles. « Vous voyez ces points, ce sont les ponts que l’on peut faire sauter, en cas d’invasion, explique-t-il. Le bouclier se divise en trois zones : “Not go”, là où l’ennemi ne peut pas passer en raison des barrières naturelles ; “Go”, là où il peut passer mais avec difficulté, et “Must go”, là où il est obligé de passer. » L’infrastructure est perçue comme un rempart visant à protéger l’Europe tout entière, au-delà de la seule Pologne.
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