Le point sur la situation au Proche-Orient : en Cisjordanie, Israël affirme avoir tué trois membres du Hamas et annonce la fin d’une opération dans certaines zones de Gaza

Israël affirme avoir tué trois membres du Hamas dans une frappe aérienne vendredi 30 août en Cisjordanie, au troisième jour d’une vaste opération lancée en marge de la guerre à Gaza. Au moins dix-neuf Palestiniens ont été tués depuis mercredi par l’armée israélienne en Cisjordanie.

Dans le cadre d’une opération qu’elle a qualifiée « d’antiterroriste », l’armée israélienne a envoyé mercredi des colonnes de blindés sur Jénine, Tulkarem, Tubas et leurs camps de déplacés, dans le nord de la Cisjordanie, où des groupes armés sont particulièrement actifs contre l’occupation israélienne du territoire palestinien.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, a alerté sur la poursuite « d’opérations militaires à proximité des hôpitaux » et les « graves dommages » infligés aux infrastructures, coupant par endroits électricité et télécommunications. L’armée israélienne a dit avoir tué dix-neuf combattants mercredi et jeudi. Le ministère de la santé palestinien a également recensé dix-neuf morts, parmi lesquels deux adolescents de 13 et 17 ans, selon le Croissant-Rouge palestinien. Le Hamas et le Jihad islamique palestinien ont annoncé pour au moins treize d’entre eux qu’ils étaient des combattants de leurs branches armées.

Vendredi, les forces israéliennes n’opéraient qu’à Jénine, après leur retrait de Tubas et Tulkarem au cours des deux derniers jours, ont rapporté des habitants à l’Agence France-Presse (AFP). Des témoins ont fait part d’une frappe israélienne sur une voiture à Zababdeh, au sud-est de Jénine. L’armée israélienne a déclaré de son côté qu’un avion avait frappé une « cellule terroriste » dans la région de Jénine et dit avoir tué trois « terroristes du Hamas ».

Une ONG américaine annonce quatre morts dans une frappe israélienne sur un de ses convois à Gaza

L’ONG américaine Anera a annoncé, vendredi, à l’AFP que quatre Gazaouis qui accompagnaient l’un de ses convois transportant de la nourriture dans le sud de la bande de Gaza avaient été tués dans une frappe aérienne israélienne jeudi.

Anera explique que peu après l’entrée du convoi dans le territoire palestinien, « quatre locaux ayant l’expérience de missions précédentes et engagés dans la sécurité locale (…) se sont présentés et ont demandé à prendre les commandes du véhicule de tête, évoquant une route peu sûre et le risque de pillage ».

Les quatre hommes « n’avaient pas été agréés et [leur présence] n’avait pas été coordonnée au préalable », précise l’ONG qui ajoute que « les autorités israéliennes arguent qu’il y avait plusieurs armes dans le véhicule de tête ». « La frappe aérienne israélienne a été menée sans avertissement préalable ou communication », a-t-elle insisté.

L’armée israélienne a, de son côté, assuré avoir mené une « frappe précise » après que « des assaillants armés ont pris le contrôle du véhicule de tête du convoi ». Elle dit « insister sur le fait que la présence d’individus armés n’avait pas été coordonnée » et que ces hommes « ne faisaient pas partie du convoi coordonné en avance ». Mercredi, le programme alimentaire mondial de l’ONU avait annoncé suspendre ses mouvements dans la bande de Gaza après des tirs israéliens sur un de ses véhicules mardi.

A Gaza, Israël annonce la fin d’une opération dans certaines zones

L’armée israélienne a annoncé, vendredi, avoir terminé une opération militaire dans des zones du sud et du centre de la bande de Gaza, assurant y avoir tué « plus de 250 terroristes » en l’espace d’un mois.

Vendredi, elle a affirmé que sa « 98^e division avait terminé son opération dans les régions de Khan Younès et de Deir Al-Balah, après environ un mois d’activités simultanées au sol et en sous-sol ». C’est au cours de cette opération qu’elle a récemment récupéré dans un tunnel à Khan Younès les corps de six otages morts. Elle a également sorti de la bande de Gaza un otage vivant et la dépouille d’un soldat enlevé le 7 octobre 2023.

Kamala Harris appelle Israël à « mettre fin à la guerre »

Aux Etats-Unis, grand soutien, la vice-présidente américaine, Kamala Harris, a promis qu’elle maintiendrait la fourniture d’armes à Israël, si elle était élue présidente en novembre, tout en affirmant qu’il était temps de « mettre fin à la guerre » dans la bande de Gaza, assiégée et séparée de la Cisjordanie occupée par Israël, qui a fait plus de 40 600 morts en près de onze mois.

Le Royaume-Uni s’est dit « profondément préoccupé par les méthodes employées par Israël et par les informations faisant état de pertes civiles et de destruction d’infrastructures civiles » en Cisjordanie, et a appelé à une « désescalade urgente ». Pour la France, ces opérations « aggravent un climat d’instabilité et de violence inédit », l’Espagne dénonçant pour sa part « une flambée de violence qui est clairement inacceptable ».

Les incursions israéliennes sont quotidiennes en Cisjordanie occupée, mais rarement d’une telle ampleur. Les violences meurtrières en Cisjordanie ont flambé depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, le 7 octobre.