Retrouvez ici notre point sur la situation d’hier.
Les négociateurs au Caire s’emploient de nouveau à obtenir une trêve dans la guerre à Gaza, où les bombardements incessants de l’armée israélienne ont tué près de 50 Palestiniens en vingt-quatre heures, ont fait savoir des secouristes, samedi 24 août.
Benyamin Nétanyahou a maintes fois affirmé qu’il poursuivrait la guerre jusqu’au démantèlement du Hamas, qu’il a juré de détruire après l’attaque du 7 octobre qui a entraîné la mort de 1 199 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’Agence France-Presse (AFP) à partir de données officielles. Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 105 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont déclarées mortes par l’armée.
L’offensive d’envergure israélienne menée en riposte a fait des dizaines de milliers de morts dans le territoire palestinien, provoqué un désastre humanitaire et sanitaire et déplacé la majorité des 2,4 millions d’habitants assiégés. Elle a fait au moins 40 334 morts, selon le ministère de la santé du gouvernement du Hamas.
• Les négociations se poursuivent, sans le Hamas
Une nouvelle session de discussions lancée jeudi se poursuit samedi dans la capitale égyptienne, où sont présents les chefs des renseignements extérieur et intérieur israéliens, David Barnea et Ronen Bar, le directeur de la CIA, William Burns, le coordinateur de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, ainsi que les chefs des renseignements égyptien et qatari.
Une délégation du mouvement islamiste palestinien Hamas s’est rendue au Caire, mais elle ne participera pas aux discussions, a fait savoir samedi un cadre du mouvement. Depuis des mois, les médiateurs – Qatar, Egypte, Etats-Unis – mènent des négociations pour convaincre le Hamas et Israël d’arrêter les hostilités qui durent depuis plus de dix mois dans la bande de Gaza, mais sans réussir jusque-là, en dépit des pressions et des craintes internationales d’une extension de la guerre.
Lors de précédents cycles de discussions, marqués par des annonces de projets d’accord, d’un accord proche ou de progrès, les espoirs d’un cessez-le-feu associé à une libération d’otages israéliens ont été douchés.
• Dimanche pourrait être une « une étape charnière »
Une source égyptienne proche des négociations a toutefois affirmé que la journée de dimanche serait « une étape charnière pour la formulation d’un accord », après que la Maison Blanche eut évoqué des « progrès » vendredi. Aucune des deux sources n’a fourni de détails.
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Jusqu’ici, les discussions achoppent sur le contrôle du « corridor de Philadelphie », une bande de terre située le long de la frontière entre Gaza et l’Egypte, que les troupes israéliennes occupent depuis mai. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, se dit déterminé à y maintenir ses troupes « afin d’empêcher un réarmement du Hamas ». Le Hamas, lui, n’acceptera « rien de moins que le retrait des forces d’occupation [de Gaza], couloir de Philadelphie inclus », a dit un responsable du mouvement, Hossam Badran.
Qui est le nouveau chef du Hamas, Yahya Sinouar, et quelle influence pourrait-il avoir sur les négociations de cessez-le-feu ? Comprendre en trois minutes
Elu à l’unanimité par les instances dirigeantes du Hamas, Yahya Sinouar est devenu, le 6 août 2024, le numéro un du mouvement palestinien, pour succéder à Ismaïl Haniyeh, assassiné à Téhéran, le 31 juillet. Récemment affaibli par les assassinats de plusieurs de ses dirigeants et de la guerre en cours, le Hamas tente de se donner un second souffle avec ce chef incontesté.
Côté israélien, la nomination de celui qui est considéré comme l’architecte de l’attaque terroriste du 7 octobre 2023 a provoqué des réactions sans appel : « Il n’y a qu’une place que mérite Yahya Sinouar, et c’est aux côtés de Mohammed Deif [tué dans une frappe en juillet, selon l’armée israélienne] et le reste des terroristes du 7 octobre », a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne.
Dans le même temps, des négociations en vue d’un cessez-le-feu à Gaza ont repris à Doha le 15 août, en présence des médiateurs américains, qataris et égyptiens, mais la participation du mouvement palestinien est plus qu’incertaine.
Dans cette vidéo, nous expliquons ce que représente Yahya Sinouar pour le Hamas en revenant sur son parcours politique et militaire et quelles conséquences sa nomination pourrait avoir sur la suite des discussions.
Si vous souhaitez en savoir plus sur les enjeux des négociations de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, nous vous invitons à lire l’article ci-dessous.
« Comprendre en trois minutes »
Les vidéos explicatives qui composent la série « Comprendre en trois minutes » sont produites par le service Vidéos verticales du Monde. Diffusées en premier lieu sur les plates-formes telles que TikTok, Snapchat, Instagram et Facebook, elles ont pour objectif de remettre en contexte les grands événements dans un format court et de rendre l’actualité accessible à tous.
Le mouvement islamiste, qui dit ne plus vouloir négocier, insiste sur l’application, en l’état, d’un plan annoncé le 31 mai par Joe Biden, qu’il avait accepté. Ce plan prévoit une trêve de six semaines accompagnée d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, et la libération d’otages, puis, dans une deuxième phase, un retrait israélien total du territoire.
• Quatorze morts dans des frappes israéliennes
Samedi, la défense civile palestinienne a fait état de 14 morts, dont quatre enfants et quatre femmes, lors de frappes sur la bande de Gaza. Parmi eux, onze ont péri dans un bombardement qui a touché leur maison à Khan Younès (Sud), a affirmé une source médicale à l’Agence France-Presse.
Des correspondants de l’AFP et la défense civile palestinienne ont également rapporté des tirs d’artillerie et des frappes aériennes à travers l’enclave palestinienne assiégée par Israël depuis le 9 octobre. Des combats ont aussi opposé soldats israéliens et combattants palestiniens dans la ville de Gaza (Nord).
Vendredi, au moins 35 Palestiniens ont péri dans les bombardements israéliens, selon un bilan de la défense civile fourni samedi.