Ce sera le premier sommet bilatéral de ce type depuis que le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne (UE). Alors qu’il accueillera, le 19 mai à Londres, les présidents des institutions de l’UE, le premier ministre britannique, Keir Starmer, a défendu une approche « pragmatique » dans les relations post-Brexit avec le bloc, dans un entretien au Guardian, samedi 10 mai.
« Je suis ambitieux sur ce que nous pouvons concrétiser », a affirmé Keir Starmer dans cet entretien, ajoutant qu’il souhaitait une « relation plus étroite » avec l’UE dans les domaines de la défense, de la sécurité, du commerce et de l’économie.
Il a toutefois affirmé que son gouvernement affichait une approche « pragmatique » dans les négociations en cours avec Bruxelles, laissant notamment entendre que le Royaume-Uni serait prêt à accepter la demande européenne pour un programme de mobilité des jeunes, malgré les pressions internes pour faire baisser l’immigration.
De même, il a suggéré que le Royaume-Uni pourrait aligner ses normes alimentaires sur celles de l’UE pour faciliter les échanges commerciaux. « Je pense que les Britanniques sont fiers de leurs normes élevées et que nous voulons maintenir ces normes », dont la plupart sont héritées de la réglementation européenne, a affirmé Keir Starmer.
Appel à plus de coopération avec Europol
Selon The Guardian, il a aussi reconnu que la Cour européenne de justice aurait alors à jouer un rôle dans la résolution d’éventuels litiges. Le locataire du 10 Downing Street a enfin affirmé vouloir que son pays « travaille plus avec Europol », l’agence de coopération entre les polices européennes pour la lutte contre la grande criminalité et le terrorisme, afin que le Royaume-Uni puisse « diriger des investigations au sein d’Europol ».
Mais, selon The Guardian, les critiques affichées au sujet du récent accord commercial conclu avec l’Inde et la récente percée du parti anti-immigration et pro-Brexit aux élections locales pourraient pousser le gouvernement à la prudence dans son rapprochement avec l’UE.
En matière de défense, Londres et Bruxelles négocient actuellement un accord pour renforcer leur coopération et associer l’industrie de défense britannique aux efforts européens pour se réarmer. Le Royaume-Uni souhaiterait aussi que les entreprises britanniques puissent accéder au programme européen « Safe », doté de 150 milliards d’euros.
Vendredi, le ministre de la défense britannique, John Healey, a affirmé sur la BBC que les Britanniques étaient « prêts à payer une juste part » pour intégrer ce plan, mais à condition « d’avoir [leur] mot à dire sur les programmes », et de protéger la propriété intellectuelle et les capacités d’exportation britanniques.