Le prix Albert Londres, qui récompense les meilleurs reportages écrit et audiovisuel francophones de l’année, sera remis à Beyrouth le 25 octobre, a annoncé l’association mercredi 17 septembre. La capitale libanaise devait accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone l’an dernier, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban avaient obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris.
« Il y a d’abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse », écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l’association. « Mais l’histoire en décida autrement. Quand le journaliste est revenu dans la région dix ans plus tard, les mots massacres et assassinats se sont imposés sous sa plume. Le conflit israélo-palestinien voyait ses premières victimes », poursuit le texte.
« Déjà ! Près de cent ans plus tard, la tragédie est massive. Informer est un enjeu vital malgré les bombes, malgré les murs. Le prix Albert Londres se devait d’aller y voir. Le propre du reportage, en somme. »
Huit finalistes pour le prix de la presse écrite
L’association Albert Londres a dévoilé la liste des articles, films et livres présélectionnés pour l’édition 2025, parmi 134 candidatures.
Pour le 87e prix de la presse écrite, ont été choisis : Eliott Brachet (Le Monde), Julie Brafman (Libération), Emmanuel Haddad (L’Orient-Le Jour), Iris Lambert (Society, Libération), Ariane Lavrilleux (Disclose), Célian Macé (Libération), Matteo Maillard (Libération, Jeune Afrique) et Arthur Sarradin (Libération, Paris Match).
Pour le 41e prix audiovisuel, ont été retenus : Solène Chalvon-Fioriti pour Fragments de guerre (France 5), Marianne Getti et Agnès Nabat pour Tigré : viols, l’arme silencieuse (Arte), Jules Giraudat et Arthur Bouvart pour Le Syndrome de La Havane (Canal+), Julien Goudichaud pour Calais-Douvres, l’exil sans fin (LCP), Louis Milano-Dupont et Elodie Delevoye pour Rachida Dati, la conquête à tout prix (France 2) et Solène Oeino pour Le Prix du papier (M6).
Pour le 9e prix du livre, ont été désignés Charlotte Belaich et Olivier Pérou pour La Meute (Flammarion), Siam Spencer pour La Laverie (Robert Laffont), Quentin Müller pour L’Arbre et la Tempête (Marchialy) et Elena Volochine pour Propagande, l’arme de guerre de Vladimir Poutine (Autrement).
L’année dernière, la journaliste du Monde Lorraine de Foucher avait remporté le prix pour l’écrit pour ses reportages et enquêtes sur les viols de Mazan, les migrantes violées et encore les victimes de l’industrie du porno. Le prix de l’audiovisuel avait été décerné à Antoine Védeilhé et Germain Baslé pour leur film Philippines, les petits forçats de l’or (Arte) et le prix du livre avait couronné Martin Untersinger pour Espionner, mentir, détruire (Grasset), une enquête sur les attaques dans le cyberespace.
Créé en 1933 en hommage au journaliste français Albert Londres (1884-1932), père du grand reportage moderne, le prix est doté de 5 000 euros pour chacun des candidats, qui doivent avoir moins de 41 ans.
