A l’instar d’un grand nombre de fondateurs d’ordres nouveaux, le prophète de l’islam, dont l’existence est située aux VIe-VIIe siècles, apparaît comme un personnage aux multiples facettes qui relève aussi bien de la sphère religieuse que du politique. Il est tour à tour dépeint comme un prédicateur, un sage, un ascète, un thaumaturge (faiseur de miracles), un législateur, un diplomate, et bien sûr un guerrier. Ce qui n’est pas sans poser un problème de classification.
De fait, Mahomet est un personnage hybride, qui prétendait être à la fois dépositaire de l’autorité spirituelle et détenteur du pouvoir temporel, en particulier durant la seconde partie de sa vie, lorsque, ayant quitté sa cité natale de La Mecque, il se trouve à Médine (622-632). Par conséquent, il peut théoriquement appartenir au moins à deux types de fonction : les prophètes et les monarques.
Grâce aux progrès empiriques et méthodologiques réalisés depuis la fin du XIXe siècle, il est possible de reconstituer les grands traits de l’itinéraire de Mahomet ainsi que de mieux cerner le cadre dans lequel s’inscrit la conscience qu’il avait de sa mission et le sens qu’il lui a donné.
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