Une vraie démonstration, qui a viré à l’humiliation. Le Paris Saint-Germain (PSG) s’est qualifié pour la finale de la Coupe du monde des clubs en écrasant le Real Madrid de Kylian Mbappé (4-0), mercredi 9 juillet, au MetLife Stadium, dans le New Jersey, près de New York. Le club de la capitale française affrontera Chelsea, dimanche 13 juillet, dans l’espoir de remporter la première édition de cette compétition élargie à 32 participants. Et ainsi être couronné au niveau planétaire après avoir déjà été sacré champion d’Europe, le 31 mai, après son succès face à l’Inter Milan (5-0).
Alors que ce choc au sommet, très attendu, s’annonçait très disputé, il n’y a finalement même pas eu de match, tant le PSG, ultra-dominant, l’a emporté facilement face aux Espagnols, en prenant très vite un avantage conséquent. Dès la neuvième minute, les hommes de Luis Enrique menaient 2-0 grâce à des buts de Fabian Ruiz (6e) et d’Ousmane Dembélé (9e), qui ont tour à tour profité de deux erreurs individuelles de la défense madrilène. Un début de match rêvé pour les coéquipiers de Marquinhos, qui ont assommé les Merengue, incapables de contrer une équipe parisienne au sommet de son art, à l’image du troisième but, toujours par Fabian Ruiz (24e), à la conclusion d’une attaque rapide initiée par Ousmane Dembélé et Achraf Hakimi.
Comme lors de la finale de la Ligue des champions, le PSG a surclassé son adversaire dans des proportions inattendues. Des joueurs en grande forme physique, un pressing permanent, des permutations incessantes et de la fluidité dans les transmissions… En état de grâce, les Parisiens ont étouffé le Real Madrid en mettant les ingrédients qui ont fait leur succès cette saison. Avec également la particularité de continuer à aller de l’avant et à attaquer, même avec trois buts d’avance, ce qui a permis à Gonzalo Ramos d’alourdir le score en fin de match (87e). 4-0 face au Real Madrid : une performance rare, comme l’illustrent les statistiques. Le PSG étant le premier club de l’histoire à s’imposer par quatre buts d’écart contre les Merengue, lors d’un match à élimination directe en compétition internationale. A la mi-temps, il affichait une possession écrasante de… 77 %. Avant de gérer tranquillement la seconde période, tout en maîtrise face à des Espagnols impuissants.
Comme un passage de relais
Le jeu abouti des Parisiens tranchait avec la pauvreté de celui du Real Madrid, complètement dépassé, en particulier en défense où il a laissé des espaces immenses aux attaquants parisiens. Désarticulée, l’équipe du nouvel entraîneur de Xabi Alonso a montré de grandes lacunes, avec un Kylian Mbappé dont les retrouvailles avec son ancien club ont viré au cauchemar. Sevré de ballons, le capitaine de l’équipe de France a seulement tenté trois frappes, l’une détournée, les deux autres non cadrées. Et il a raté à peu près tout ce qu’il a entrepris, avec plusieurs mauvais choix, à l’image de ce raid, tête baissée, à la 70e, où il a poussé son ballon tout droit avant de buter sur la défense parisienne.
A l’inverse, son ami Ousmane Dembélé a rayonné, en étant impliqué sur les trois premiers buts de son équipe. Décisif à chaque grand rendez-vous du PSG ou presque, il a encore marqué des points dans la course au Ballon d’or, en s’imposant comme le grand favori, en l’absence de son principal rival, Lamine Yamal, du Mondial des clubs. Avec son doublé, Fabian Ruiz a également réalisé une prestation remarquable, qui lui a valu d’être désigné homme du match.
Cette victoire éclatante ressemblait à un passage de relais entre les nouveaux champions d’Europe et le club le plus capé sur la scène continentale (15 titres en Ligue des champions). Après avoir dominé ces dernières années, les Madrilènes ne pouvaient que constater la supériorité adverse. « Paris presse très bien, très haut, et a été très efficace. C’est la meilleure équipe du monde sur le terrain et c’est le niveau que l’on doit atteindre », a reconnu le gardien madrilène Thibaut Courtois, au micro de DAZN. Comme si une nouvelle ère s’ouvrait pour les jeunes talents parisiens – à l’image de Vitinha, Désiré Doué ou Nuno Mendes – qui semblent avoir l’avenir devant eux.
Le PSG vise le quintuplé
« Nous sommes une équipe dominante, qui aime avoir la balle et c’est difficile pour les adversaires de faire la même chose. On a mérité cette victoire », a jugé l’entraîneur parisien, Luis Enrique. Inimaginable en début de saison : son équipe est toujours en course pour réaliser son pari fou, visant à remporter toutes les compétitions dans lesquelles elle est engagée. Après son quadruplé déjà inédit (Ligue des champions, Ligue 1, Coupe de France et Trophée des champions), le PSG vise désormais un quintuplé, s’il l’emporte face à Chelsea, en finale du Mondial des clubs. Une performance jamais atteinte, qui ferait rentrer les Parisiens dans les livres d’histoire.
Mais le technicien du PSG ne veut pas en rester là. Jamais rassasié, l’Espagnol a lui-même souligné, en début de tournoi, que Paris n’en était « qu’au début » de sa suprématie, après son titre européen, et qu’il voulait se muer en « équipe dominante » sur le long terme, comme a pu l’être le FC Barcelone de Pep Guardiola – une équipe, qui reste une référence et une sorte de graal à atteindre en termes de qualité de jeu.
Lui-même fan du Barça, où il a joué, l’Asturien a dû apprécier l’hommage rendu par Jamie Carragher, mercredi soir. « Regarder le PSG, c’est comme regarder le Barça de Pep ! Je ne peux pas leur faire un plus grand compliment », a écrit l’ex-international anglais, aujourd’hui consultant respecté.
Avant la dernière marche face à Chelsea, le bilan de la saison parisienne est déjà éblouissant, avec des victoires probantes face à Liverpool, Arsenal, Manchester City, l’Inter Milan ou l’Atlético de Madrid. Une saison interminable durant laquelle Paris aura disputé toutes les rencontres qu’il pouvait jouer, en parvenant à se retrouver en finale de chacune des compétitions dans lesquelles il était qualifié. Soit 65 matchs au total. Dantesque.