Le psychanalyste Gérard Miller a été placé en garde à vue, mardi 30 septembre, dans l’enquête ouverte en février 2024 à Paris après des plaintes de femmes l’accusant de viols et d’agressions sexuelles, a rapporté une source proche du dossier, confirmant une information du Parisien et Mediapart.
Plusieurs femmes, dont des mineures, ont dénoncé à la justice des violences sexuelles ayant eu lieu au cours de séances d’hypnose, à son cabinet ou à son domicile. Agé de 77 ans, le psychanalyste médiatique, qui conteste les accusations, est entendu à la brigade de protection des mineurs. « Certain de n’avoir commis aucune infraction et prêt à répondre sur chacun des faits reprochés, je souhaite désormais réserver ma parole à l’institution judiciaire », avait-il réagi à l’annonce de l’ouverture de l’enquête préliminaire.
M. Miller, chroniqueur régulier de plusieurs émissions de radio et de télévision, engagé à gauche et soutien de Jean-Luc Mélenchon depuis 2012, est mis en cause pour des comportements déplacés et des violences sexuelles par près d’une centaine de femmes.
En janvier 2024, le magazine Elle a dévoilé les premières accusations, notamment celles de viol formulées par une femme lors d’une séance d’hypnose en 2004, alors qu’elle était âgée de 19 ans, après avoir assisté à une émission à laquelle le psychanalyste participait. « Je ne peux plus bouger. Je suis une poupée qu’on déshabille et à qui l’on peut faire ce que l’on veut », a-t-elle témoigné.
Plusieurs mineures l’accusent
Dans les semaines suivantes, Gérard Miller avait été mis en cause pour des faits allant du comportement déplacé aux violences sexuelles par plus d’une cinquantaine de femmes, avaient rapporté Elle et Mediapart. Certaines d’entre elles, dont des mineures, avaient porté plainte auprès du parquet de Paris, qui avait ouvert une enquête pour examiner ces faits « susceptibles d’être qualifiés de viols et d’agressions sexuelles, parfois sur victimes mineures », avait-il affirmé en février 2024. La période examinée lors de l’ouverture de l’enquête était comprise entre 1995 et 2005.
Après la parution des premiers témoignages, il avait publié une lettre sur le réseau social X. « Avec toutes les femmes, j’ai la conviction de n’avoir contraint personne, prenant au pied de la lettre tout embarras, tout refus, et ce tout particulièrement quand je m’engageais sur le chemin de la séduction », avait-il soutenu.
Il niait également avoir pratiqué l’hypnose à son cabinet ou à son domicile, affirmant l’avoir toujours fait en public. Les séances dans un cadre privé relevaient de « tests élémentaires » et « celui ou celle qui acceptait de s’y livrer n’était absolument pas hypnotisé, il restait parfaitement conscient, en totale possession de ses moyens », assurait M. Miller.