Depuis les hauteurs du Rainbow Bridge, la vue sur la futuriste Perle de l’Orient est imprenable. Emblème contemporain de Shanghaï, cette tour de télévision tout en plateformes sphériques construite au début des années 1990 fait partie de la skyline du centre financier de la ville − spectacle scintillant la nuit venue − en bordure du fleuve Huangpu. Edifié sur la rive opposée, le Rainbow Bridge domine, lui, un luxuriant jardin bâti sur une dalle, comme une coulée verte entre la ville et la promenade aménagée le long de l’eau, bordée de food trucks et d’attractions en tout genre le week-end.
Ce pont arc-en-ciel est en réalité moins un pont qu’une vaste passerelle arquée en pente douce permettant d’embrasser le paysage urbain depuis son point culminant. Un jeune couple se prend en photo un bouquet de fleurs à la main, des touristes font mine de tenir les sphères de la Perle de l’Orient en arrière-plan, une femme semble y tourner un vlog, un homme prend la pause dans la perspective de ses vertigineuses rambardes multicolores, une vingtaine de smartphones braqués sur lui.
Dans cet espace suspendu, on y flâne, on y court et, surtout, on y fait des selfies, adossé à ce qui est la plus grande œuvre d’art de l’espace public de la ville : cette balustrade intitulée Chromostructure, 2016/2023, par l’artiste franco-vénézuélien Carlos Cruz-Diez (1923-2019).
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