Après trois mois de mandat chaotiques, ponctués de déclarations hostiles et menaçantes envers l’Europe, Donald Trump y conserve quelques alliés à l’extrême droite. Le Rassemblement national (RN) est-il encore de ceux-là ? Celui-ci hésite, saluant le fond mais critiquant la forme, bien que plusieurs nuances de trumpisme cohabitent en son sein. Le président américain commence pourtant à ressembler, pour les populistes européens, à un ami gênant, tant il met en pratique certaines de leurs recettes avec un succès variable : protectionnisme, rapprochement avec la Russie et défiance du multilatéralisme, xénophobie d’Etat, décisions transgressives.
Le député (RN) de la Somme Jean-Philippe Tanguy, principal conseiller de Marine Le Pen en matière économique, a sur le sujet une position tranchée : « Donald Trump met le populisme sous une lumière négative. J’ai toujours pensé qu’il était toxique et qu’il fallait prendre nos distances, expliquer en quoi nous sommes différents. » Mais il l’admet aussi : son point de vue est minoritaire dans le parti d’extrême droite.
Certes, il est loin le temps où Marine Le Pen citait Donald Trump en exemple, notamment sur l’augmentation des droits de douane frappant la Chine, déjà dans le but déclaré de rééquilibrer la balance commerciale : « J’aimerais que la France fasse la même chose avec l’Allemagne », disait-elle en 2018.
Il vous reste 82.72% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.